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Rejet de la demande d'une nouvelle enquête sur l'attaque chimique présumée en Syrie


Des victimes de l'attaque chimique présumée à Khan Sheikhoun, dans la province d'Idlib, Syrie, le 4 avril 2017.
Des victimes de l'attaque chimique présumée à Khan Sheikhoun, dans la province d'Idlib, Syrie, le 4 avril 2017.

Moscou et Téhéran soumettent jeudi au vote devant l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques la proposition de mettre en place une nouvelle équipe chargée d'enquêter sur l'attaque chimique présumée en Syrie début avril, indiquent des sources proches de l'OIAC.

L'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques a rejeté jeudi lors d'un vote la proposition de Moscou et Téhéran de mettre en place une nouvelle équipe chargée d'enquêter sur l'attaque chimique présumée en Syrie début avril, a indiqué la délégation britannique auprès de l'OIAC.

"Le Conseil exécutif de l'#OIAC a rejeté de manière écrasante la décision russo-irannienne", a-t-elle annoncé sur son compte Twitter.

Le projet de texte russo-iranien, dont l'AFP a pris connaissance, appelait à la mise sur pied d'une investigation "pour établir si des armes chimiques ont été utilisées à Khan Cheikhoun et comment elles ont été livrées sur le site de l'incident présumé".

Une telle initiative ne tenait pas compte de l'enquête de l'OIAC pourtant déjà en cours sur l'attaque qui a fait 87 morts, dont 31 enfants, dans cette petite ville contrôlée par des rebelles et des jihadistes dans la province d'Idleb (nord-ouest).

Moscou et Téhéran demandaient également aux enquêteurs de se rendre sur la base aérienne de Shayrat, frappée par les Etats-Unis après l'attaque chimique présumée du 4 avril, pour "vérifier les allégations concernant le stockage d'armes chimiques" à cet endroit.

Mais l'intention russe était de "compromettre la mission d'enquête" actuelle, a dénoncé la délégation britannique.

"Inutile de préciser que la mission d'enquête continue", a-t-elle ajouté. Et "le Royaume-Uni la soutient entièrement".

Le rejet de cette proposition a lieu au lendemain d'une annonce de l'OIAC faisant état de preuves "irréfutables" sur l'utilisation de gaz sarin ou d'une substance similaire lors de l'attaque.

Analysés par quatre laboratoires désignés de l'organisation, les prélèvements réalisés sur trois personnes tuées et sept personnes hospitalisées "témoignent d'une exposition au gaz sarin ou à une substance similaire", a déclaré mercredi Ahmet Üzümcü, directeur de l'OIAC.

'Emanations de sarin?'

"S'il y avait vraiment eu du gaz sarin à Khan Cheikhoun, alors comment l'OIAC peut-elle expliquer les charlatans des Casques blancs (secouristes en zone rebelle) sautillant dans les émanations de sarin sans équipement de protection?", a interrogé jeudi le porte-parole du ministre russe de la Défense Igor Konashenkov.

Il a également réclamé une "investigation objective de l'incident sur site", dénonçant que "pas un seul représentant de l'OIAC ne se soit rendu sur place en deux semaines".

M. Üzümcü a informé mercredi qu'une mission de contrôle était prête à se déployer dans la ville "si la situation en termes de sécurité le permet".

Les Occidentaux ont accusé le régime syrien d'avoir mené le raid aérien qui a frappé Khan Cheikhoun. Des accusations que le président syrien Bachar al-Assad a qualifiées de "fabrication à 100%".

Cette requête a mis à jour des tensions au sein du Conseil exécutif de l'OIAC cette semaine à La Haye, où de nombreux Etats ont exprimé leur soutien à l'équipe existante.

Le projet de texte russo-iranien invitait également les Etats membres à "fournir des experts nationaux pour participer à l'investigation".

Moscou avait l'intention d'ainsi proposer ses propres experts aux côtés des équipes indépendantes de l'OIAC dans une tentative visant à "discréditer les résultats" obtenus jusqu'à présent, a remarqué auprès de l'AFP une source proche des discussions.

La Russie a posé la semaine dernière son veto à un projet de résolution du Conseil de sécurité condamnant l'attaque chimique présumée et demandant au gouvernement syrien de coopérer avec une enquête. Il s'agit du huitième veto de Moscou en soutien à son allié.

Avec AFP

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