Yoweri Museveni repproche la Mission des Nations unies au Congo (MONUSCO) de laisser opérer librement les rebelles musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF).
"Les ADF ont été défaits en Ouganda, mais ils continuent de sévir en RDC en présence des Nations Unies. Vous savez, l'ONU s'engage parfois dans la préservation de l'insécurité. Ils préservent l'insécurité. Ils coexistent avec les ADF", a stigmatisé M. Museveni.
Selon lui, Kinshasa et l'ONU ont refusé à plusieurs reprises que l'Ouganda puisse entrer en RDC pour combattre les ADF jusque dans leurs bases orientales.
"Quand nous disons: ‘Nous allons venir vous aider’, ils nous répondent: ‘C'est à nous de le faire.’ Je ne veux pas me quereller avec la RDC ou avec l'ONU mais si (les ADF) entrent au Rwanda, nous devrons les tuer. Ce n'est pas bien de parler de tuer durant le ramadan. Mais c'est bien ce qui va arriver", a-t-il averti.
L'Ouganda a envoyé des troupes en République démocratique du Congo lors d'une guerre régionale entre 1998 et 2003.
En décembre 2005, la Cour internationale de justice (CIJ) avait estimé que l'Ouganda avait violé la souveraineté de la RDC lors de la guerre de 1998-2003 et que ses soldats y avaient pillé les ressources naturelles, torturé et tué des civils, recouru aux enfants-soldats et rasé des villages entiers. L'Ouganda avait été condamné à verser jusqu'à 10 milliards de dollars (9 milliards d'euros) de dédommagement.
L'Ouganda a réfuté ces accusations et, jusqu'ici, s'est refusé à payer de quelconques indemnités.
Dans son message, le président ougandais a ajouté que les ADF, dont le chef Jamil Mukulu a été extradé la semaine dernière de Tanzanie vers Kampala en vue de son procès, était derrière les récents assassinats de leaders musulmans.