"Une attaque contre la base de Blabrine a eu lieu lundi soir vers 23h00 (22h00 GMT). Ils (les assaillants) ont emporté des choses (matériels) et il y eu morts d'hommes", a affirmé Mara Mamadou, une figure de la société civile à Diffa.
Un élu local a confirmé l'attaque "dans la nuit de lundi à mardi par des hommes armés, probablement des combattants de Boko Haram", faisant état de "plusieurs morts".
Fin octobre 2019, 12 soldats nigériens ont été tués et huit blessés lors de l'attaque de cette base militaire, selon le ministère de la Défense.
Depuis début mai, de violents combats ont régulièrement lieu dans la région de Diffa entre l'armée nigérienne et des combattants islamistes.
Le 3 mai, d'intenses combats ont opposé l'armée nigérienne et des jihadistes du groupe Etat islamique en Afrique de l'Ouest (Iswap), issu d'une scission de Boko Haram, autour du pont de Doutchi. Deux soldats nigériens ont été tués, selon le ministère de la Défense.
Dans une vidéo de propagande diffusée par l'Iswap, on voyait de nombreux insurgés s'emparer au milieu de tirs nourris d'armes automatiques d'un camp de l'armée nigérienne, mettant la main sur des véhicules et des stocks d'armement.
Le 9 mai, des échanges de tirs ont opposé les deux camps dans le même secteur, selon les autorités nigériennes.
Samedi, des roquettes sont tombées sur Diffa.
Le pont de Doutchi, qui relie le Niger au Nigeria, est situé à une dizaine de kilomètres au sud de Diffa.
Le 13 mai, le Niger a affirmé qu'au moins 75 "terroristes de Boko Haram" ont été tués dans deux opérations militaires dans le sud-est du pays et en territoire nigérian.
La région de Diffa abrite selon l'ONU 300.000 réfugiés nigérians et déplacés, fuyant depuis 2015 les exactions commises par Boko Haram et l'Iswap.
L'insurrection de Boko Haram a fait plus de 36.000 morts depuis 2009 dans le nord-est du Nigeria et près de 2 millions de personnes ont dû fuir leurs foyers.
Le Niger doit aussi faire face dans l'Ouest, à ses frontières avec le Mali et le Burkina, aux attaques récurrentes des groupes jihadistes sahéliens dont l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS).
Les violences jihadistes au centre du Sahel - souvent entremêlées à des conflits intercommunautaires - ont fait 4.000 morts au Mali, au Niger et au Burkina Faso en 2019, selon l'ONU