Un précédent bilan de cette attaque mardi après-midi contre le village de Felo, dans le district de Gubio (Etat du Borno), communiqué mercredi par des sources de sécurité et déjà revu à la hausse, faisait état de 69 morts.
Le gouverneur de l'Etat de Borno, Babagana Zulum Umara, a indiqué mercredi à des journalistes lors d'une visite sur les lieux que les habitants avaient dit "avoir pu identifier 81 personnes" tuées dans l'attaque.
Selon lui, 49 ont été enterrées dans un cimetière sur place, tandis que les corps de 32 autres ont été emmenés par leurs proches.
De plus, sept personnes, dont le chef du village, ont été enlevées, a affirmé le bureau du gouverneur dans un communiqué.
Un responsable local a affirmé à l'AFP sous le couvert de l'anonymat que l'aggravation du bilan s'expliquait par la mort de certains blessés.
"Le dernier bilan est de 81 morts. Il y a encore des gens grièvement blessés, nous espérons qu'ils survivront", a-t-il ajouté.
Selon des habitants, les victimes, hommes, femmes et enfants, ont été surpris par les assaillants pendant qu'ils surveillaient le bétail à un point d'eau à l'extérieur du village, en rase campagne, sans possibilité de fuir ou de se cacher.
Mardi, un chef du village avait estimé que cette attaque avait été lancée en représailles à la mort de combattants jihadistes tués par la milice d'autodéfense locale qui protège le bétail du village contre le vol.
Le vol de bétail à répétition a incité les habitants à former une milice pour sécuriser leur village.
Gubio, située à 80 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, a été à plusieurs reprises la cible des jihadistes d'ISWAP.
En réaction, plus de 100 miliciens et chasseurs traditionnels ont été déployés par les autorités locales pour protéger la localité et ses environs contre les attaques.
L'ISWAP, faction dissidente de Boko Haram, dont elle a fait scission en 2016 pour s'affilier au groupe Etat islamique (EI), a multiplié les attaques meurtrières ciblant l'armée depuis deux ans. Mais depuis plusieurs mois, elle est accusée de s'en prendre également de plus en plus souvent aux civils.
L'insurrection jihadiste dans le nord-est du Nigeria a fait plus de 36.000 morts et de deux millions de déplacés depuis 2009.