Le nord et le centre du Nigeria sont le théâtre d'activités de groupes criminels, appelés localement "bandits", qui attaquent et pillent des villages, tuent leurs habitants ou les enlèvent contre le paiement de rançons.
Ces nouvelles restrictions à Zamfara, annoncées dans un communiqué jeudi, illustrent la complexité des défis sécuritaires auxquels est confronté le pays le plus peuplé d'Afrique à quatre mois de l'élection présidentielle.
Zamfara, particulièrement frappé par les violences de bandits, avait joui d'une accalmie temporaire après un accord de paix passé avec les hommes armés, dont le puissant chef de bandits Bello Turji.
Mais le mois dernier, l'armée a bombardé la maison de Bello Turji pendant le baptême de son nouveau-né, tuant une douzaine de personnes, dont son frère aîné. Dans la foulée, le cycle infernal des violences a repris.
"Turji", 28 ans, n'était pas chez lui lors du bombardement. Après cet événement, il a déclaré à la presse locale être prêt à accepter la paix comme la guerre, une menace déguisée vis-à-vis des autorités.
"Le gouvernement est attristé et préoccupé par la résurgence de l'activité des bandits et des récents massacres d'innocents", a affirmé jeudi dans un communiqué Ibrahim Dosara, commissaire à l'Information de Zamfara.
Le gouverneur de Zamfara, Bello Matawalle, a ainsi approuvé la "fermeture totale des zones de gouvernement local d'Anka, de Bukkuyum et de Gummi", ainsi que de neuf villages voisins, indique le communiqué.
La semaine dernière, des hommes armés ont mené trois attaques distinctes contre les forces armées à Zamfara, dont une embuscade qui a tué trois soldats.
"Tous les mouvements sont dorénavant restreints dans les (zones) et villes susmentionnées", poursuit le communiqué, avant d'ajouter: "Les forces de sécurité ont reçu l'ordre de traiter impitoyablement toute personne qui violerait l'ordre de restriction".
Plusieurs marchés ont été fermés pour une durée indéterminée, ainsi que sept autoroutes dans l'État.
Par le passé, les autorités de Zamfara ont tenté plusieurs accords de paix avec les bandits, leur offrant des amnisties ou de l'argent mais aucune trêve n'a duré.
Les opérations militaires, la coupure des télécommunications et la fermeture des stations-essence ont également échoué.
Les bandits, déclarés comme "terroristes" par le gouvernement fédéral, sont seulement motivés par l'appât du gain. Mais les analystes s'inquiètent de liens grandissants avec les groupes jihadistes du nord-est, à la tête d'une insurrection depuis 13 ans.