Le NDA indique, sur son compte Twitter @NDAvengers, avoir fait sauter le "Nembe 1,2 et 3" samedi à 2h15.
L’attaque est la troisième que le groupe a perpétrée cette la semaine contre des infrastructures pétrolières dans cette région du sud où se concentre la production d'or noir du pays, a indiqué samedi un responsable du secteur.
Le groupe rebelle des Vengeurs du delta du Niger (NDA) sabote les infrastructures pétrolières depuis des mois, entraînant une chute de la production de 2,2 millions de barils par jour à 1,4 mbj, un plus bas depuis les années 1990.
Tôt samedi, des membres de ce groupe ont pris pour cible le Nembe Creek Trunk Line, qui court sur 100 kilomètres (62 miles) à travers la région du delta jusqu'au terminal d'exportation de Bonny et peut transporter jusqu'à 600.000 barils par jour.
"Je suis au courant d'une attaque à la dynamite contre le pipeline", a déclaré à l'AFP Nengi James, président du Nembe Oil and Gas Committee.
Un autre message du NDA a menacé: "quelque chose de grave va arriver".
Les précédentes attaques de la semaine, attribuées au NDA, ont touché des infrastructures de l'américain Chevron et de la compagnie pétrolière publique nigériane, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC).
La poursuite de ces violences pourrait conduire à l'évacuation massive du personnel, ce qui "gréverait la production à terre d'environ 1 million de barils par jour", a indiqué Philippe de Pontent, analyste chargé de l'Afrique subsaharienne pour la compagnie d'analyse du risque politique Eurasia Group, dans un rapport récent.
Comme d'autres groupes avant lui, le NDA exige une meilleure redistribution des bénéfices pétroliers en faveur des populations locales dans cette région pauvre et soutient que la majeure partie de la richesse pétrolière du pays est aux mains des habitants du nord.
Le NDA prévoit de créer un Etat indépendant d'ici octobre, selon des communiqués en ligne attribuées à son porte-parole, Mudoch Agbinibo.
Face à ces sabotages, qui font diminuer drastiquement les revenus du pays au moment où il est en proie à la stagflation, les responsables du gouvernement du sud ont demandé cette semaine au président Muhammadu Buhari d'engager un dialogue pacifique avec les communautés du delta du Niger au lieu d'utiliser la force militaire pour rétablir la production de pétrole.