A Pombolo, "il y aurait eu (mercredi) des violences d'une grande ampleur, nous avons envoyé un hélicoptère, ainsi que des troupes depuis Bangassou", dans le sud-est du pays, a expliqué à l'AFP Vladimir Monteiro, porte-parole de la Mission de l'Onu dans le pays (Minusca).
Aucun bilan indépendant du nombre de victimes n'a encore pu être établi en milieu d'après-midi.
La zone située entre Bangassou, occupée depuis le mois de mai par des groupes anti-Balaka (milices à majorité chrétiennes), et Alindao, fief du groupe armé Union pour la paix en Centrafrique (UPC, un groupe armé peul issu de l'ex-Séléka à dominante musulmane), est le théâtre de violences depuis plusieurs mois.
En début de semaine, des affrontements entre anti-Balaka et l'UPC ont eu lieu dans la ville de Kembé, sur la route entre Bangassou et Alindao, entrainant la mort de plusieurs combattants de l'UPC, selon des sources concordantes.
Début août, la ville de Gambo, elle aussi située entre Bangassou et Alindao, a aussi connu des violences entre combattants de l'UPC et anti-Balaka.
Celles-ci ont coûté la vie à 60 civils et 22 combattants de l'UPC, selon un rapport transmis mardi par le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, aux membres du Conseil de Sécurité.
Le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, s'est rendu mardi à Bangassou, "compte tenu des événements", a dit la présidence à l'AFP, pour réaffirmer l'autorité étatique dans la région. Bangui peine toujours à asseoir son assise sur une large partie du territoire national, notamment le sud-est.
M. Guterres est prochainement attendu en Centrafrique, sa première visite à une opération de paix de l'ONU depuis sa prise de fonctions en janvier.
Depuis mai 2017, les préfectures de la Basse-Kotto et du Mbomou sont en proie à une vague de violences déclenchée à partir de Bangassou qui a fait des milliers de déplacés et de nombreux morts, dont des Casques bleus.
La Centrafrique est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires, après le renversement de l'ex-président François Bozizé par les milices de la Seleka prétendant défendre la minorité musulmane, ce qui avait entraîné une contre-offensive des milices anti-Balaka.
Les groupes armés se battent aujourd'hui essentiellement pour le contrôle des ressources naturelles.
Avec AFP