Ce nouveau rassemblement intervient avant des manifestations nocturnes prévues mardi à Omdourman et à Khartoum, de l'autre côté du Nil, plus d'un mois après le début du mouvement de contestation déclenché par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain, dans un pays en plein marasme économique.
Quasi quotidiennes, les manifestations se sont vite transformées en contestation du pouvoir d'Omar el-Béchir, qui tient le pays d'une main de fer depuis un coup d'Etat en 1989.
Rassemblés près de la maison du manifestant tué à Omdourman, les protestataires ont scandé "Liberté, paix et justice" et appelé à la chute du président Béchir, ont indiqué des témoins.
Lundi, un comité de médecins membre de l'Association des professionnels soudanais, un groupe en première ligne de la contestation, a annoncé que le protestataire, blessé lors d'affrontements avec les forces de sécurité à Khartoum, avait succombé à ses blessures.
"Il a été blessé jeudi, mais aujourd'hui (lundi) il est mort à l'hôpital", a indiqué dans un communiqué ce comité.
Depuis le 19 décembre, la vague de contestation a fait 26 morts, dont deux membres des forces de sécurité, selon un bilan officiel. Des ONG internationales comme Human Rights Watch et Amnesty International évoquent quant à elles au moins 40 morts dont des enfants et du personnel médical.
La répression gouvernementale a suscité des critiques à l'étranger. Le président Omar el-Béchir a imputé les violences à des "conspirateurs", sans toutefois les nommer et a assuré dimanche que les forces de l'ordre n'avaient tué aucun manifestant depuis le début de la contestation.
Amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l'indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an. Plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant, tandis que le prix de la nourriture et des médicaments a plus que doublé.
Avec AFP