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Nouvelles accusations contre un candidat républicain, appelé à se désister


Le président de la Cour suprême d'Alabama Roy Moore pose devant le drapeau américain à Montgomery, 17 février 2015. (AP Photo / Brynn Anderson, File)
Le président de la Cour suprême d'Alabama Roy Moore pose devant le drapeau américain à Montgomery, 17 février 2015. (AP Photo / Brynn Anderson, File)

Une nouvelle femme a accusé lundi d'agression sexuelle le candidat républicain au Sénat Roy Moore, alors que les appels se multipliaient jusque dans son propre camp pour qu'il retire sa candidature.

L'ancien magistrat ultra-conservateur est candidat à la sénatoriale du 12 décembre prochain dans l'Alabama, sa région d'origine dans le sud des Etats-Unis.

Jeudi, le Washington Post avait publié le témoignage d'une femme affirmant avoir été victime d'attouchements au domicile de Roy Moore en 1979, alors qu'elle n'avait que 14 ans.

Le quotidien de la capitale fédérale avait également ouvert ses colonnes à trois autres femmes, qui témoignaient avoir chacune eu des rendez-vous avec celui qui était alors procureur adjoint - alors qu'elles étaient âgées de 18 ans ou moins - mais pas de contacts sexuels.

Lundi, une autre femme, Beverly Nelson, 55 ans, a affirmé lors d'une conférence de presse à New York que Roy Moore l'avait agressée sexuellement un soir de janvier 1978, alors qu'elle avait 16 ans. Elle a indiqué qu'il avait tenté de la violer dans sa voiture.

Selon cette femme, qui était alors serveuse dans un restaurant de Gadsden (Alabama), Roy Moore l'aurait subitement agrippée par la nuque pour la forcer à lui faire une fellation.

Beverly Nelson dit s'être furieusement débattue avant que le magistrat, qui avait alors 30 ans, ne renonce.

"Tu es une enfant", lui aurait-il dit avant de la laisser partir. "Je suis procureur du comté d'Etiwah. Si tu racontes ça à qui que ce soit, personne ne te croira."

En vertu des lois de l'Alabama, les faits allégués sont prescrits au civil comme au pénal.

Beverly Nelson a demandé, par la voix de son avocate, que la commission judiciaire du Sénat convoque une audition dans les deux semaines pour lui permettre de témoigner, ainsi que les quatre autres femmes qui ont accusé Roy Moore.

Pour ne pas donner l'air de participer à une cabale politique contre un membre du parti républicain, la quinquagénaire a précisé qu'elle avait "soutenu Donald Trump".

- 'Je crois les femmes' -

Avant même cette nouvelle accusation lundi, le chef de file républicain au Sénat Mitch McConnell avait déclaré que Roy Moore devait "se retirer" sans condition de la course au Sénat.

Vendredi, il demandait encore de façon moins tranchée à ce qu'il se retire "si ces allégations (étaient) vraies".

Le conditionnel n'est plus d'actualité pour le chef de la majorité : "Je crois les femmes", a déclaré lundi le puissant chef républicain.

"La personne qui devrait se retirer, c'est Mitch McConnell", a répliqué via Twitter, du tac au tac, Roy Moore, qui est soutenu par l'ex-conseiller présidentiel Stephen Bannon. "Il a trahi les conservateurs et doit être remplacé", a-t-il ajouté.

Mais à Washington, de plus en plus de voix républicaines s'élèvent pour demander à l'ancien magistrat de renoncer à briguer un siège au Sénat.

Outre Mitch McConnell, le numéro deux républicain à la chambre haute, John Cornyn, lui a lui aussi retiré son soutien.

Lundi, le responsable de la campagne républicaine des sénatoriales, le sénateur Cory Gardner, a également appelé Roy Moore à se retirer.

"S'il refuse de se retirer et gagne, le Sénat devrait l'exclure, parce qu'il ne remplit pas les critères de moralité et d'éthique du Sénat des Etats-Unis."

Plusieurs républicains voudraient forcer Roy Moore à laisser sa place au sénateur sortant Luther Strange, qui avait perdu la primaire.

Une voie possible serait d'appeler à voter Luther Strange comme candidat libre, les électeurs ayant la possibilité d'inscrire à la main son nom sur leur bulletin de vote ("write-in").

"Je pense que Luther Strange serait un bon candidat +write-in+", a dit dimanche le sénateur de Pennsylvanie Pat Toomey, sur NBC.

Quant à la Maison Blanche, sa porte-parole Sarah Sanders avait indiqué vendredi, alors que Donald Trump était en tournée en Asie, que si les allégations étaient vraies, Roy Moore "devrait faire ce qu'il faut faire et se retirer".

L'éxéuctif américain n'a pas fait d'autre commentaire sur cette histoire depuis.

Avec AFP

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