Le président des Etats-Unis, Barack Obama, a prononcé, jeudi, au département d’Etat, un important discours de politique étrangère. Il a défini les grandes lignes de la nouvelle politique américaine à l'égard du monde arabe et du Proche-Orient.
Tout d’abord, Barack Obama a eu des mots durs au sujet de l’ancien patron du réseau terroriste Al-Qaïda. Oussama Ben Laden n’était pas un martyr, loin de là, mais un« tueur de masse », qui ciblait femmes, enfants et civils, a dit le président.
Le président a ensuite évoqué la mort du marchand de fruits tunisien Mohamed Bouazizi. Ce dernier est entré dans l'histoire en s’immolant par le feu, en décembre, à Sidi Bouzi, déclenchant le « printemps arabe », un mouvement de protestation qui a gagné l’ensemble du Proche-Orient.
« Les évènements des six derniers mois nous ont montré que les stratégies de répression et de diversion ne fonctionneront plus » au Moyen-Orient, a déclaré M. Obama. Les nouveaux médias et technologies de l’information – téléphones cellulaires, télévisions, messages instantanés – offrent aux populations des fenêtres sur le reste du monde. Elles savent qu’ailleurs, d’autres êtres humains connaissent des sorts meilleurs, et leurs aspirations s’en trouvent confortées.
D’où leurs appels en faveur de réformes, a fait valoir le président. « Ces cris en faveur de la dignité humaine résonnent dans la région. Et les populations de la région sont parvenues à effectuer davantage de changements en six mois, par la force morale de la non violence, que les terroristes n’avaient pu depuis des décennies », a dit M. Obama.
Concernant le conflit israélo-palestinien, le chef de l’exécutif a dit qu’il était temps pour les Etats-Unis et leurs alliés de dire la vérité. « Le statu quo ne peut pas continuer », a-t-il dit. La communauté internationale est fatiguée de ce conflit dont on ne voit pas l’issue.
Certes, personne ne peut imposer la paix, a reconnu M. Obama, mais tergiverser ne fera pas disparaître le problème. Autant dire franchement ce que tout le monde sait : qu’une paix durable sera bâtie sur le principe de deux Etats, juif et palestinien, sur la base des frontières en place en 1967, même si des échanges de territoires mutuellement acceptables seront prévus. Les Palestiniens ont le droit de se gouverner, et un Etat démocratique tel qu’Israël ne saurait reposer sur l’occupation d’un autre peuple, a déclaré M. Obama.
« Alors même que les peuples du Proche-Orient et d’Afrique du Nord rejettent le fardeau du passé, l’effort en faveur d’une paix durable qui mette fin au conflit et satisfasse à toutes les demandes est plus urgent que jamais. C’est certainement vrai en ce qui concerne les deux parties impliquées », a souligné le président américain.