"Nous estimons que ce qui s'est passé avec notre pays (...), c'est aussi le résultat de la politique américaine (...) et nous avons besoin d'être protégés contre les actes agressifs des Etats-Unis", a-t-il déclaré à la résidence du président russe à Sotchi, une station balnéaire russe sur les bords de la mer Noire.
Il a précisé que Khartoum souhaitait renforcer la coopération militaire avec Moscou en vue de "rééquiper ses forces armées". "Les armes dont nous disposons, elles sont de fabrication russe", a-t-il rappelé.
Cette première visite en Russie d'Omar el-Béchir, sous le coup d'un mandat d'arrêt international, intervient peu après la levée par le gouvernement du président Donald Trump de l'embargo américain.
Les Etats-Unis ont décidé en octobre de lever certaines sanctions imposées au Soudan depuis 1997. Ils ont en revanche maintenu ce pays sur leur liste des Etats soutenant "le terrorisme".
"Nous sommes contre l'ingérence américaine dans les affaires intérieures des autres pays" comme l'Iran et la Syrie, a déclaré Omar el-Béchir, remerciant la Russie pour "la position qu'elle prend dans les affaires internationales", notamment "sa position en faveur de la défense du Soudan".
"Si la Russie n'était pas intervenue dans la situation en Syrie, ce pays aurait été perdu", a-t-il par ailleurs estimé.
"Nous sommes convaincus que votre première visite en Russie sera très utile et contribuera au renforcement des relations bilatérales", a déclaré pour sa part M. Poutine.
Le président soudanais est visé par deux mandats d'arrêt internationaux émis par la Cour pénale internationale (CPI) en 2009 et 2010 pour génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au Darfour, une province de l'ouest du Soudan en proie depuis 2003 à une guerre civile qui a fait 330.000 morts, selon l'ONU.
Mais il continue de voyager dans certains pays sans être inquiété.
Avec AFP