Dans un nouveau rapport de 47 pages, l'organisation de défense des droits de l'Homme décrit "comment Israël interdit systématiquement à ces spécialistes de se rendre à Gaza ou d'en sortir, même lorsque les services de sécurité israéliens n'ont rien à leur reprocher sur le plan sécuritaire".
HRW affirme n'avoir reçu qu'une seule fois depuis 2008 l'autorisation de dépêcher des personnels étrangers à Gaza via Israël.
L'organisation dont le siège est à New York souligne que l'accès à Gaza est crucial afin que les enquêteurs et chercheurs puissent évaluer les accusations sur des violations des droits de l'Homme dans cette enclave palestinienne, notamment durant la guerre de 2014 avec Israël.
La Cour pénale internationale (CPI), premier tribunal international permanent chargé de juger les plus graves violations du droit humanitaire, a ouvert le 16 janvier un "examen préliminaire de la situation en Palestine" pour déterminer si les accusations sur des crimes de guerre lancées par différentes parties justifient l'ouverture d'une enquête de sa part.
Les Palestiniens poussent à l'ouverture d'investigations contre les Israéliens. Les Israéliens sont catégoriquement opposés à une intervention de la justice internationale. Ils font valoir que le système israélien est capable de rendre la justice, y compris pour d'éventuels crimes israéliens.
Si Israël souhaite convaincre la CPI "que ses propres enquêtes criminelles sont adéquates, une première étape serait de permettre aux chercheurs sur les thématiques des droits humains de rassembler des informations pertinentes", a déclaré la directrice de HRW pour Israël et les Territoires palestiniens Sari Bashi dans un communiqué.
Une porte-parole du COGAT, l'organe du ministère de la Défense coordonnant les activités israéliennes dans les Territoires palestiniens, a indiqué que "toutes les demandes étaient soigneusement étudiées".
Le COGAT coordonne "régulièrement le passage de nombreuses organisations de défense des droits de l'Homme", a-t-elle affirmé.
HRW critique aussi l'Egypte, autre pays frontalier de Gaza, soulignant que depuis 2012 ni elle ni Amnesty International n'ont été en mesure d'envoyer du personnel à Gaza via l'Egypte.
HRW déplore également le durcissement des restrictions de déplacement imposées par le Hamas depuis l'assassinat fin mars d'un de ses commandants. Le Hamas attribue l'assassinat à Israël.
Avec AFP