Pour lui, "l'Ouganda est à la croisée des chemins" et risque "le chaos" si l'organisation des élections de 2016 n'est pas revue pour les rendre incontestables. Kizza Besigye affrontera pour la 4e fois à la présidentielle de l'an prochain l'inamovible président Yoweri Museveni.
Battu en 2001, 2006 et 2011, Kizza Besigye, incarnation de l'opposition au chef de l'État ougandais, avait dit qu'il ne se représenterait pas, jugeant impossibles des élections libres et équitables en Ouganda.
Son parti, le FDC, l'a préféré à son concurrent l'ex-général Mugisha Muntu, pour porter ses couleurs l'an prochain et affronter à nouveau M. Museveni. A 71 ans, celui-ci a été désigné candidat par son parti, le Mouvement national de Résistance (NRM) - l'ancienne rébellion qui l'a porté au pouvoir en 1986, un pouvoir qu'il n'a plus quitté depuis.
"Je veux croire que la dynamique de changement ne peut plus être arrêtée", explique M. Besigye à l'AFP lors d'un entretien à Kampala, demandant une refonte totale de l'organisation des élections, notamment de la Commission électorale.
"Nous sommes très, très déterminés à faire tout ce qui est dans nos moyens pour obtenir des changements dans la gestion de l'élection", dit-il.
L'Ouganda est "désormais clairement à la croisée des chemins" et si "cette situation n'est pas corrigée à ce moment-là (de l'élection), je crois que le pays courra un grand risque de retomber dans l'instabilité politique, la violence et le chaos", avertit M. Besigye.
L'opposant estime que le président Museveni profite du rôle joué par l'armée ougandaise dans la région, notamment en Somalie où elle est le principal contributeur de troupes à la Force de l'Union africaine (Amisom), pour échapper aux critiques internationales, au détriment des Ougandais.
Les autorités "tirent avantage d'avoir un important appareil militaire et sécuritaire, que (les Occidentaux) trouvent pratique dans certaines zones sensibles de la région", explique-t-il, "Museveni tire profit de cette relation et les pays étrangers tirent profit de lui, chacun sachant qu'en faisant cela, le peuple ougandais ne tire profit de rien".
Avec AFP