Les queues devant les banques de sang des principaux hôpitaux deviennent des scènes quotidiennes et habituées des populations. Cette pénurie de produits sanguins manque n'est pas sans conséquence, selon une donneuse au CHU de Brazzaville.
"C'est quand même important, c'est pour la troisième fois que je le fais. Hier j'étais à l'hôpital de Makélékele où une femme est morte après accouchement, juste parce qu'il n'y avait pas de sang pour la transfuser", explique-t-elle.
Nombreux donnent de leur sang estimant sauver des vies, bien que tout le sang collecté ne sert pas. "Le sang peut sauver des vies, et pour une série de raisons, il y a des pénuries de sang et les hôpitaux se plaignent. C'est un acte de solidarité, un acte citoyen qui peut sauver des vies".
A l'hôpital de Makélékélé, le docteur Ndala, chef de poste de transfusion sanguine, constate que peu de Brazzavillois viennent donner du sang à son établissement, et sa banque est toujours en manque.
"Quand tu as donné le sang, il faut venir chercher tes résultats pour savoir si tu peux être donneur ou pas. Le plus souvent, ils ne viennent pas chercher leurs résultats. Certains ont peur, ils préfèrent ne pas savoir. L'avantage d'être donneur, c'est un suivi médical régulier".
Le sang collecté suit un circuit technique avant d'être redistribué auprès des patients.
Comme l'explique le docteur Geneviève Banzoulou-Boukatou, directrice technique au centre national de transfusion sanguine, "le sang collecté dans les différents postes de centre de transfusion ou en collecte mobile est transporté vers les laboratoires et c'est à ce niveau que ce sang est qualifié".
"Et le sang qui n'a pas d'anomalie, c'est celui que nous redistribuons dans les différents hôpitaux, et c'est ce sang que nous distribuons aux malades qui en ont besoin", ajoute-t-elle.
Dans les centres hospitaliers, le sang n'est pas gratuit et une poche de sang coûte 7.500 francs CFA. Après avoir donné jusqu'à 10 fois son sang, on n'en achète plus, en cas de besoin.