"Dans la commission "Institutions et Gouvernance", il n'y a accord sur rien. À priori, un échec… Oui, pour le moment", écrit sur Twitter Felix Tshisekedi, fils du leader de l’opposition et secrétaire général adjoint chargé des relations extérieures de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) qui prend part aux negocitations.
"Une communication sera faite par la Cenco, à la fin des travaux. Elle sera contresignée par les deux camps (monologuistes et rassop, Nldr les délégués du pouvoir et de l’opposition qui ont pris part au dialogue de septembre et octobre derniers et le Rassemblement des opposnats qui l’avait boycotté) ", tweet-il depuis la salle de réunion.
Les divergences subsistent notamment sur l'avenir politique du président Joseph Kabila dont le dernier mandat arrive à la fin le 19 décembre et sur l'étendue des pouvoirs devant être les siens pendant la transition points. La situation est tendue dans le pays car l’élection pour connaitre le successeur du chef de l’Etat congolais n’a été pas organisée.
Les évêques ont dû discuter vendredi avec Etienne Tshisekedi, leader de l’opposition, et le président Joseph Kabila pour essayer de concilier les divergences persistantes entre les camps de ceux qui ont pris part au dialogue de septembre et octobre derniers et celui de ceux qui l’ont boycotté.
La journée de samedi apparaît comme la dernière chance de trouver un compromis avant le 20 décembre, date d'échéance du mandat de M. Kabila, qui entend rester au pouvoir après le report sine die de la présidentielle qui devait avoir lieu cette année.
Les parties prenantes - représentants et soutiens de la majorité au pouvoir, de l'opposition et de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui assure le rôle de médiateur - se sont retrouvées vers 11H00 (10H00 GMT).
Entamées le 8 décembre, les négociations sous l'égide des évêques catholiques devaient s'achever vendredi. Faute d'accord sur les principaux points de contentieux, elles ont été prolongées d'une journée. Mais les prélats doivent s'envoler samedi soir pour un voyage au Vatican prévu de longue date et ne revenir en RDC que mardi soir.
Les discussions visent à trouver un compromis sur la mise en place d'une période de transition politique devant mener à la tenue d'une présidentielle devant désigner un successeur à M. Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de se représenter.
Vital Kamerhe, dirigeant d'une fraction minoritaire de l'opposition, a affiché une certaine confiance en vue d'un accord à son arrivée aux discussions samedi.
Cette fraction de l'opposition a signé en octobre avec la majorité un accord de partage du pouvoir validant le maintien en fonction de M. Kabila.
La secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC, opposition) Eve Bazaïba a demandé "au pouvoir de cesser avec sa suffisance et son arrogance pour permettre un atterrissage en douceur du dialogue aujourd'hui".
- Forces de l'ordre déployées -
Les détracteurs du président Kabila l'accusent d'avoir orchestré le report de l'élection et d'envisager de changer la Constitution pour se maintenir au pouvoir.
M. Kabila, 45 ans, ne dévoile rien de ses projets, si ce n'est sa volonté de se maintenir en poste jusqu'à l'élection d'un successeur.
Deux délégations sont autour de la table.
La première regroupe les signataires de l'accord d'octobre, qui renvoie la présidentielle au plus tôt à avril 2018.
L'autre camp regroupe les opposants à cet accord, essentiellement rassemblés autour d'Étienne Tshisekedi, figure historique de l'opposition congolaise, âgé de 84 ans.
Les négociations sont laborieuses. Les deux camps soufflent le chaud et le froid avec des déclarations contradictoires, compliquant ainsi la tâche des évêques.
La Cenco a exprimé début décembre la crainte que le pays ne sombre dans "une situation incontrôlable" de violences si aucune solution politique n'est trouvée avant le 20 décembre.
La communauté internationale partage cette inquiétude.
Vendredi, le Département d'État américain a exhorté "le gouvernement et l'opposition à coopérer pleinement et de bonne foi" avec la Cenco, disant être "très inquiet de la possibilité de troubles et de violences" dans les jours à venir.
Les ambassades occidentales en RDC ont renouvelé jeudi et vendredi leurs conseils de prudence à leurs ressortissants, incitant à ne pas rester au Congo sauf en cas de nécessité impérieuse.
La police congolaise a mis en place vendredi des barrages routiers à Kinshasa. Des blindés de la Garde républicaine ont été déployés samedi dans le quartier administratif de la capitale, a proximité du palais présidentiel, selon des journalistes de l'AFP.
Les autorités ont également demandé aux opérateurs internet de filtrer ou couper les réseaux sociaux à compter de 23H59 dimanche.
Les 19 et 20 septembre, après l'officialisation du report de la présidentielle, une cinquantaine de personnes avaient trouvé la mort à Kinshasa - mégapole de 10 millions d'habitants - lors d'affrontements entre jeunes et forces de l'ordre en marge d'une manifestation "d'avertissement" au chef de l'État.
La RDC n'a connu aucune alternance démocratique depuis son indépendance de la Belgique en 1960.
État-continent de 70 millions d'habitants, l'ex-Zaïre a été ravagé par deux guerres entre 1996 et 2003. L'immense majorité de la population vit dans la misère et ses conditions de vie ne font qu'empirer avec la crise économique qui frappe le pays depuis 18 mois.