Il juge à ce titre nécessaire "que notre histoire commune avec la Belgique" soit écrite "par des historiens des deux pays".
Dans une lettre au président Tshisekedi, le roi des Belges a présenté mardi "ses plus profonds regrets pour les blessures" infligées lors de la période coloniale à ce qui était alors le Congo belge.
C'est une première historique pour un héritier du trône du roi Léopold II accusé par un collectif anticolonialiste d'avoir "tué 10 millions de Congolais" entre 1885 et 1908.
Ces regrets mettent "du baume sur le cœur du peuple congolais. C'est une avancée qui va booster les relations amicales entre nos deux Nations", a réagi la ministre congolaise des Affaires étrangères, Marie Ntumba Nzeza, dans un message envoyé à l'AFP.
"Il ne suffit pas de dire +je regrette+. Encore faut-il être prêt à réparer les préjudices en termes d'investissements ainsi que des dommages et intérêts. C'est ce que nous attendons de nos partenaires belges", a avancé Lambert Mende, ancien porte-parole de l'ex-président congolais Joseph Kabila.
"C'est un pas dans la bonne direction. Mais cette repentance tardive ne peut être acceptée qu'après des réparations conséquentes de ces atrocités qui ont permis l'enrichissement personnel de Léopold II et ses amis", a réagi à l'AFP Hervé Diakiese, porte-parole du mouvement citoyen "Congolais débout".
"Le rôle trouble joué par la Belgique au lendemain de l'indépendance du 30 juin 1960 pour contrôler les minerais de la RDC doit figurer aussi parmi les matières à réparation", a-t-il ajouté.
Il a aussi invité la Belgique à restituer le "patrimoine culturel congolais qui se trouve au musée de Tervuren".
"Il faut identifier certaines provinces qui ont été vraiment victimes des plus graves exactions comme l’Equateur, où des gens ont été tués et d'autres ont eu des mains coupées", a déclaré pour sa part Jean-Claude Katende, le président de l'Asadho, l'une de plus anciennes organisations congolaises de défense des droits de l'Homme.
La Belgique envisage une commission parlementaire sur l'ensemble de son passé colonial, au Congo, au Rwanda et au Burundi.