"Nous avons arrêté 3.150 migrants clandestins de différentes nationalités asiatiques, arabes et africaines", a indiqué samedi à l'AFP Bassem Ghrabli, commandant d'une force de sécurité loyale au gouvernement libyen d'union nationale (GNA).
Cette force avait annoncé vendredi avoir "chassé" une milice dirigée par un ancien baron local du trafic de migrants de la ville, qui commençait à retrouver un peu de normalité.
Depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi, Sabratha est devenue le principal point de départ de l'immigration clandestine, les passeurs y profitant du vide sécuritaire et d'une impunité totale.
Certains barons du trafic contrôlaient des pans entiers de la ville d'où partaient chaque jour des dizaines d'embarcations chargées de migrants.
Sabratha abrite l'un des plus grands sites archéologiques de la Libye, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1982.
Les combats qui ont fait rage dans cette ville côtière et qui ont fait 39 morts et 300 blessés, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du GNA, n'ont pas épargné les écoles, les hôpitaux mais aussi la cité antique.
Les journalistes de l'AFP ont pu constater des impacts de balles et des centaines de douilles jonchant le sol dans l'amphithéâtre romain.
"Il y avait des snipers postés en haut du théâtre (...) mais nous avons réussi, avec beaucoup de précaution, à les faire descendre", a indiqué à l'AFP Saleh Gressia, porte-parole de la force qui a accompagné les journalistes sur le site.
Déjà en juillet 2016, le Comité du patrimoine mondial de l'UNESCO avait tiré la sonnette d'alarme en inscrivant les cinq sites libyens du patrimoine mondial sur la "Liste des sites en péril" à cause de leur proximité des zones de combats.
Les violences à Sabratha s'inscrivent dans le cadre d'une lutte d'influence entre groupes armés pour le contrôle de la ville.
Depuis la chute de Kadhafi, la Libye est livrée aux milices alors que deux autorités se disputent le pouvoir: d'un côté, le GNA reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli. De l'autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l'est du pays avec le soutien du maréchal controversé Khalifa Haftar.
Avec AFP