Les droits de l'Homme, "pour nous c'est, c'était et ce sera une question à laquelle nous ne renoncerons pas. Mais nous savons que dénoncer ne suffit pas, il faut agir", a déclaré au Parlement le ministre de l'Intérieur, Marco Minniti, en première ligne dans les accords avec les Libyens.
Mardi soir, le ministère des Affaires étrangères avait déjà assuré dans un communiqué que cela faisait "des mois" que Rome demandait "à tous les acteurs impliqués de multiplier les actions et les efforts en Libye pour assurer des conditions acceptables et dignes" aux migrants retenus dans des centres.
Le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, a vivement dénoncé mardi les souffrances de ces migrants, estimant que cet "esclavage des temps modernes" constituait un "outrage à la conscience de l'humanité".
"La communauté internationale ne peut pas continuer à fermer les yeux sur les horreurs inimaginables endurées par les migrants en Libye, et prétendre que la situation ne peut être réglée qu'en améliorant les conditions de détention", a-t-il insisté.
M. Minniti a répondu en évoquant les efforts de l'Italie en faveur du rapatriement volontaire de 9.500 de ces migrants cette année vers leur pays d'origine et du transfert à venir d'un millier de personnes "fragiles" (femmes, enfants, personnes âgées) vers des pays tiers.
"L'alternative ne peux pas être de se résigner à l'impossibilité de gérer les flux migratoires et de confier aux trafiquants d'êtres humains les clés des démocraties européennes", a insisté le ministre italien.
Pour lui, cela passe par une lutte sans merci contre les réseaux de trafiquants mais aussi par la mise en place "de conditions crédibles pour réguler légalement la question migratoire".
Outre les accusations de l'ONU, les médias italiens reprenaient en boucle mercredi un reportage de la chaîne américaine CNN montrant des migrants vendus aux enchères en Libye.
"Ces enchères ne sont qu'une variante de l'horreur que nous connaissons", a commenté l'ancienne ministre des Affaires étrangère Emma Bonino. "Des hommes, des femmes et des enfants réduits en esclavage, violés, battus, entassés les uns sur les autres. Tout cela est connu depuis longtemps".
Avec AFP