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Portrait d'une jeune fille handicapée dans un camp de Diffa


Portrait d'une jeune fille handicapée dans un camp de Diffa (vidéo)
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A Diffa, au Niger, dans les sites des populations refugiées et déplacées du fait des attaques de Boko Haram, se trouve un nombre important de personnes handicapées. Le correspondant de VOA Afrique est allé à la rencontre de l'une d'elles.

Les personnes handicapées vivent difficilement leur statut, comme on peut l'imaginer.

Parmi elles, une jeune fille de 14 ans a fui avec ses parents un village du Nigeria en 2015 pour se retrouver dans un quartier en périphérie de la ville de Diffa.

Reportage d'Abdoul-Razak Idrissa, correspondant à Niamey pour VOA Afrique
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Elle s'appelle Souyeba. Elle vivait avec ses parents dans le village de Madari au Nigeria jusqu'à ce jour de l'année 2015 où une attaque des éléments de Boko Haram visa son village.

Il fallait donc s'enfuir pour trouver refuge. Ce fut une grande peine pour ses parents du fait de son handicap.

Souyeba, une jeune fille handicapée, à Diffa, le 17 janvier 2018. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Souyeba, une jeune fille handicapée, à Diffa, le 17 janvier 2018. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

"C'était moi qui la portait sur mon dos tout le long de notre fuite", raconte sa mère à VOA Afrique. "Je m'en souviens comme si c'était hier".

Elle poursuit : "Les éléments de Boko Haram étaient venus une nuit, nous étions obligés de sortir pour aller en brousse. Au petit matin, nous avons commencé à marcher pour aller au bord de la rivière Komadougou. C'est à la tombée de la nuit que nous avons pu avoir une pirogue qui devait nous conduire à Baga, le village le plus proche. Là-bas, nous avons passé quelques jours avant de venir ici à Diffa".

Tout cela n'a pas visiblement affecté le moral de la jeune fille qui s'est très vite intégrée.

Elle partait même à l'école aux premiers mois de leur arrivée.

Souyeba, une jeune fille handicapée, et sa mère, à Diffa, le 17 janvier 2018. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)
Souyeba, une jeune fille handicapée, et sa mère, à Diffa, le 17 janvier 2018. (VOA/Abdoul-Razak Idrissa)

"J'ai arrêté d'aller à l'école parce qu'elle n'est plus près de chez moi, mais aussi parce que mon vélo est régulièrement en panne", déplore Souweba.

Pour occuper son temps qu'elle a l'impression de perdre en étant assise à ne rien faire, Souweba souhaite avoir des moyens (financiers notamment) pour entreprendre des activités génératrices de revenus.

"Afin de parvenir à satisfaire mes besoins en habits, notamment je voudrais avoir des fonds pour faire par exemple de la couture ou encore l'élevage de petits ruminants", ajoute la jeune fille soutenu dans cette idée par son père.

"Je la vois très mal aller mendier. C'est pourquoi s'il y a des bonnes volontés, qu'elles lui viennent en aide afin de pouvoir faire ce qu'elle vient de dire''.

"Ce sera un grand soulagement pour nous", soupir le vieux papa de Souweba.

Comme beaucoup d'autres réfugiés qui vivent dans le quartier Charre-zamna de Diffa, la famille de Souweba dit n'avoir bénéficié des appuis des structures humanitaires que quelques mois après leur arrivée.

Depuis, plus rien. La mère de Souweba est alors obligée parfois d'aller cueillir en brousse des fruits qu'elle revendra pour acheter de quoi manger pour elle, son mari et leurs enfants.

Abdoul-Razak Idrissa, envoyé spécial à Diffa

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