"Je considère comme mon devoir et le sens de ma vie de faire tout mon possible pour la Russie, pour son présent et pour son avenir", a-t-il déclaré, après avoir prêté serment, la main sur la Constitution, lors d'une cérémonie solennelle au Grand palais du Kremlin, en présence des présidents des deux chambres du Parlement russe et celui de la Cour constitutionnelle.
Réélu en mars avec 76,7% des voix, soit le score le plus élevé depuis son arrivée au pouvoir, M. Poutine s'est imposé plus que jamais comme l'homme fort d'une Russie qu'il a replacée au premier rang sur la scène internationale, au prix de tensions croissantes avec les Occidentaux.
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"Je suis particulièrement conscient de ma responsabilité colossale devant chacun de vous, devant la Russie", a lancé Vladimir Poutine.
"Je ferai tout pour augmenter la puissance, la prospérité et la gloire de la Russie", a assuré M. Poutine, devant les députés, les sénateurs et des personnalités du monde culturel russe réunis au Kremlin.
Il a remercié le peuple russe pour son "soutien sincère", en estimant que celui-ci est "important non seulement pour la défense de nos positions sur la scène internationale, mais aussi pour (...) des changements positifs profonds à l'intérieur du pays".
"Si un dirigeant défend les intérêts de son pays, qu'il reste au pouvoir jusqu'à la fin de ses jours", a déclaré à l'AFP Maxime Kouznetsov, livreur à Moscou, à quelques heures de la cérémonie d'investiture où M. Poutine s'est rendu dans une nouvelle limousine de fabrication russe.
'Nouvelle qualité de la vie'
Si Vladimir Poutine a fait des déclarations martiales pendant sa campagne électorale et vanté les missiles nucléaires "invincibles" de la Russie, il a assuré après sa réélection triomphale vouloir réduire les dépenses militaires en 2018 et 2019 et réfuté toute "course aux armements".
"Une nouvelle qualité de la vie, la prospérité, la sécurité, la santé des gens, c'est ce qui est le principal aujourd'hui, c'est ce qui est au centre de notre politique", a affirmé lundi M. Poutine.
Son mandat précédent a été marqué par une crise inédite entre la Russie et l'Occident, provoquée notamment par le conflit ukrainien, à l'origine de lourdes sanctions occidentales visant Moscou, la guerre en Syrie et les accusations d'ingérence russe dans l'élection de Donald Trump en 2016.
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La confrontation Est-Ouest s'est encore accentuée depuis que Londres a accusé Moscou en mars d'avoir empoisonné un ex-agent double russe au Royaume-Uni, ce qui a provoqué une avalanche d'expulsions de diplomates russes à travers le monde à laquelle la Russie a riposté par des mesures similaires. Vladimir Poutine a qualifié ces accusations de "grand n'importe quoi"
Le scrutin que M. Poutine a remporté en arrivant très loin devant ses adversaires avait été qualifié de "transparent au maximum" par la Commission électorale. L'opposition et des ONG russes avaient de leur côté fait état de milliers d'irrégularités, notamment de bourrages d'urnes et d'électeurs emmenés voter par autocars entiers sous pression de leur employeur.
La cérémonie d'investiture a été précédée par une série de manifestations anti-Poutine organisées samedi dans toute la Russie à l'appel du principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny.
'Pas d'autre candidat'
Ces rassemblements, interdits par les autorités, ont souvent été dispersés violemment et ont débouché sur plus de 1.500 arrestations, dont celle de M. Navalny, relâché peu après.
Déclaré inéligible en raison d'une condamnation pénale qu'il estime orchestrée par le Kremlin, Alexeï Navalny n'avait pas pu se présenter lui-même à l'élection présidentielle.
Vladimir Poutine devrait désormais rester à la tête de la Russie jusqu'en 2024, année où il fêtera ses 72 ans. Interrogé le soir de sa réélection sur l'éventualité d'une candidature à l'issue de ce mandat, il a répondu: "Vous devez plaisanter! Qu'est-ce je dois faire? Rester ici jusqu'à mes 100 ans? Non".
Sauf réforme constitutionnelle, il ne pourra pas être à nouveau candidat en 2024, la Constitution russe interdisant de briguer plus de deux mandats consécutifs.
Selon des experts, le président russe pourrait mettre à profit les six prochaines années pour préparer un successeur. Mais pour l'instant, il s'est gardé de donner la moindre indication sur la personne qu'il pourrait envisager.
"Je ne vois pas d'autre candidat qui pourrait le remplacer... Chaque année, la Russie devient meilleure, plus forte et plus belle", a déclaré à l'AFP Aliona Kozeleva, assistante commerciale, alors qu'elle se dirigeait lundi au travail dans un grand magasin moscovite.
Avec AFP