"C'est trop facile d'accuser l'opposition", a lancé le député Guy Rivo Randroanarisoa, partisan de l'ex-président Marc Ravalomanana, aujourd'hui considéré comme l'un des opposants de l'actuel chef de l'Etat Hery Rajaonarimampianina.
Il réagissait à des propos tenus la veille par le chef de l'Etat qui laissait entendre que l'attentat avait des motifs politiques: "Une divergence de point de vue peut exister entre nous. Mais les actes de déstabilisation sont inadmissibles. Si le dirigeant ne vous convient pas (...) on ne peut pas tuer comme ça la population", avait-il déclaré dans les heures suivant l'attentat.
"Je ne suis pas convaincu que ce soit la divergence de point de vue qui pousse des gens à commettre une telle atrocité" a indiqué pour sa part Omer Beriziky, ancien premier ministre de 2011 à 2014, l'une des voix critiques envers le régime actuel.
Dimanche, une explosion a eu lieu en début de soirée dans le stade municipal de Mahamasina où se tenait un concert gratuit à l'occasion de la fête de l'indépendance de cette ancienne colonie française.
Lundi, la vie avait repris son cours normal à Antananarivo, selon des journalistes de l'AFP.
Selon un nouveau bilan transmis à l'AFP par l'hôpital où les victimes ont été prises en charge l'attaque a fait deux morts et 89 blessés, dont "six dans un état critique".
"Nous avons entendu une explosion qui a produit un bruit plus fort que celui de la sonorisation", a raconté à l'AFP, Fidèle John Joelison, un garçon de 15 ans blessé à la jambe.
"Il y avait trois fouilles à l'entrée du stade. Donc je me demande comment l'auteur de l'attentat a pu faire entrer la bombe", ajoute t-il.
Mais selon une source médicale en charge des premiers soins des blessés qui a requis l'anonymat, les services de sécurité du stade ont rapidement été débordés, laissant des gens entrer et sortir sans fouille.
Au vu des traces de l'impact, l'engin explosif a pu être lancé depuis les gradins du stade, selon cette même source.
Madagascar s'efforce d'émerger doucement d'une très longue période d'instabilité politique, débutée lorsqu'en 2009, lorsque le maire d'Antananarivo Andry Rajoelina avait renversé le président Marc Ravalomanana.
M. Rajoelina avait ensuite dirigé un régime dit "de transition" et il avait fallu attendre fin 2013 pour trouver une sortie de crise, avec l'organisation d'une élection présidentielle remportée par Hery Rajaonarimampianina.
Avec AFP