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Premiers couacs pour le président Macron avant son investiture


Le président français Emmannuel Macron donne son discours de victoire à Paris, France, le 7 mai 2017.
Le président français Emmannuel Macron donne son discours de victoire à Paris, France, le 7 mai 2017.

Avant même d'entrer en fonctions dimanche, le nouveau président français, le centriste Emmanuel Macron, a affronté cette semaine de premières tensions dans son camp, ravalées samedi au rang de "tempête dans un verre d'eau" par son mouvement.

C'est avec un allié important, le centriste François Bayrou, que le ton est monté jeudi: M. Bayrou s'est estimé lésé par les investitures du mouvement de M. Macron pour les législatives de juin.

Ces investitures -- 428 accordées jeudi sur 577 -- devaient être le premier signe fort du renouvellement prôné par le président élu, avec une liste de candidats incarnant le changement et l'équilibre entre gauche et droite.

Elles ont entraîné "le premier gros couac du président Macron", commente samedi le quotidien Libération.

Nénamoins, après 24 heures de tractations, la crise a semblé se désamorcer vendredi soir, François Bayrou annonçant un accord "solide et équilibré", sans plus de détails, après une réunion de travail de plus de quatre heures des responsables de son parti, le MoDem.

"On a fait des pas en avant sur des questions extrêmement importantes pour l'avenir de la majorité", a déclaré M. Bayrou, dont le MoDem a été le seul parti à passer un accord politique avec M. Macron durant la campagne présidentielle. Moyennant quoi, M. Bayrou escomptait une centaine de candidats quand la première sélection jeudi lui en a laissé une quarantaine.

"Aujourd'hui les choses sont apaisées. Des solutions ont été trouvées. Il y avait quelques endroits où il y avait des difficultés mais c'était une tempête dans un verre d'eau", a assuré samedi matin Benjamin Griveaux, porte-parole d'En Marche!, mouvement du président élu.

Place désormais à la préparation des cruciales élections législatives de juin, qui donneront ou non une majorité au président élu le 7 mai, à 39 ans, contre la candidate d'extrême droite Marine Le Pen (66,1%-33,9%).

- Séminaire de formation -

Samedi, à la veille de la passation de pouvoir à l'Élysée entre le président socialiste François Hollande et son ex-ministre de l'Économie, les candidats du mouvement étaient réunis pour une journée destinée à "travailler sur la manière de faire campagne" dans un musée parisien.

Une sorte de séminaire de formation, car la moitié, venus de la société civile, sont dépourvus d'expérience politique. Ils doivent absorber le B-A-Ba du marathon qui les attend et se former à des questions plus techniques.

Dans les blocs de départ aussi, la France insoumise, le mouvement de l'ex-candidat de la gauche radicale à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, est réunie en convention samedi en région parisienne et présentera ses candidats aux législatives.

Jean-Luc Mélenchon -- qui avait rallié 19,58% des suffrages au premier tour -- veut mobiliser ses troupes et ambitionne de faire de son mouvement le principal parti d'opposition à Emmanuel Macron.

Lui-même a annoncé sa candidature à Marseille (sud-est) pour ces législatives, face à l'actuel député socialiste.

Son but : "Non pas affaiblir, mais remplacer le parti socialiste" comme principale force de gauche, a-t-il dit.

Pour les législatives, le mouvement d'Emmanuel Macron a débauché à gauche dans ses premières investitures, avec 22 députés sortants de ce côté de l'échiquier politique, aussitôt dénoncé comme "une opération de recyclage du Parti socialiste en déshérence" par François Baroin, chef de file du parti de droite Les Républicains pour les législatives.

Mais le secrétaire général du mouvement présidentiel, Richard Ferrand, espère aussi convaincre des élus de droite de rejoindre "la République en Marche".

148 circonscriptions ont été laissées vacantes, qui pourraient être attribuées à ceux qui, au Parti socialiste comme chez Les Républicains, seraient compatibles avec le projet du jeune président.

"Il essaie de nous tuer, comme il est en train de le faire avec le PS", s'inquiète un stratège les Républicains, samedi, dans les colonnes du quotidien Le Parisien.

A droite certains pourraient être tentés par l'aventure. Un "signal", selon un soutien de droite de M. Macron, sera l'annonce en début de semaine de la composition du gouvernement, qui devrait comporter des ministres de droite.

Avec AFP

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