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Dernière ligne droite d'une campagne calme au Congo


Denis Sassou Nguessou place un bulletin dans l'urne à Brazzaville, 25 octobre 2015.
Denis Sassou Nguessou place un bulletin dans l'urne à Brazzaville, 25 octobre 2015.

Les candidats à la présidentielle du 20 mars sont entrés dans la dernière ligne droite d'une campagne calme, loin des troubles ayant précédé le référendum constitutionnel d'octobre qui a permis une nouvelle candidature du président Denis Sassou Nguesso.

La campagne électorale s'achève officiellement vendredi à 23h59 (22h59 GMT). Le sentiment qui prévaut est celui d'un "calme relatif", a relevé jeudi Michel Kafando, envoyé spécial de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), à l'issue d'une "mission de contact et d'observation" avant le scrutin de dimanche.

En octobre, la deuxième semaine de la campagne référendaire avait été marquée par l'interdiction des rassemblements publics, la coupure du signal de la radio française RFI, très écoutée dans le pays, l'assignation à résidence de quelques dirigeants d'opposition, et des violences meurtrières à Brazzaville et à Pointe-Noire, la capitale économique du pays, dans le sud.

L'opposition, qui qualifiait de "coup d'Etat constitutionnel" le projet de changement de constitution avait appelé la population à empêcher la tenue du référendum, démarche "insurrectionnelle" pour le gouvernement.

La nouvelle loi fondamentale finalement promulguée en novembre a fait sauter les deux verrous qui empêchaient M. Sassou Nguesso, au pouvoir depuis plus de 32 ans, de se représenter.

Cette fois-ci, "globalement, la campagne a été acceptable", a déclaré à l'AFP Yrèle Iwango Mouketo, de l'équipe de campagne de Pascal Tsaty Mabiala, l'un des cinq candidats de l'opposition ayant signé un pacte pour soutenir en cas de second tour le candidat le mieux placé pour faire barrage à M. Sassou Nguesso, même si "on a eu des entraves de la part [de certaines] autorités locales".

Même écho de la part de Vivien Manangou, porte-parole du candidat Guy-Brice Parfait Kolélas, qui attribue ces "entraves" plus au zèle de certains responsables locaux qu'à une volonté du pouvoir central d'empêcher la campagne.

'Pleurnicheurs'

Jean-Baptiste Bouboutou Bemba, porte-parole du candidat André Okombi-Salissa, parle lui d'"une campagne très participative" ayant rencontré "beaucoup d'engouement", même s'il déplore "des entraves" dans "certaines villes", qu'il attribue à des "instructions venues d'en haut".

La perception est très différente dans le camp du général Jean-Marie Michel Mokoko, qui a démissionné début février de ses fonctions de conseiller paix et sécurité de M. Sassou Nguesso pour se présenter contre lui.

De retour à Brazzaville, le général Mokoko, qui était jusqu'en février représentant spécial de l'Union africaine en Centrafrique, a été visé par une procédure judiciaire pour une affaire de vieille vidéo le montrant discuter d'un possible coup d'Etat dans la décennie 2000.

Ses proches dénoncent un acharnement du pouvoir contre sa personne. "On ne peut tout de même pas empêcher la police de faire son travail", rétorque Thierry Moungalla, porte-parole du gouvernement et du candidat Sassou Nguesso.

"Manifestement, la campagne s'est passée de manière apaisée", a déclaré à l'AFP M. Moungalla, "si les pleurnicheurs de l'opposition le reconnaissent, je ne vais pas dire le contraire". "Le candidat Sassou Nguesso a fait une bonne et belle campagne partout et donc nous sommes optimistes", a-t-il ajouté. M. Sassou Nguesso a promis à ses partisans de gagner dès le premier tour.

Jeudi matin, l'équipe de campagne de M. Kolélas a décidé de délocaliser son meeting prévu dans le centre de la capitale après s'être fait notifier son interdiction, afin d'éviter une "confrontation". En dépit d'un petit incident sans heurts entre certains de ses partisans et des policiers qui barraient une avenue, M. Kolélas a pu rassembler quelques milliers de personnes dans l'après-midi.

Disant craindre des fraudes, les cinq opposants coalisés contre M. Sassou Nguesso ont mis en place leur propre "commission technique électorale" pour surveiller le scrutin.

M. Kafando a dit avoir reçu du pouvoir l'assurance que les élections seraient "ouvertes" et des représentants des autres candidats celle que les éventuels contentieux électoraux seraient réglés par les voix légales à leur disposition.

Avant de quitter Brazzaville, il estime que "les choses devraient bien se passer". Néanmoins, dit-il, il demeure un risque de troubles post-scrutin en cas de "trop grande différence" entre les résultats publiés et ceux que compte compiler l'opposition à l'issue du premier tour.

Avec AFP

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