Trente-neuf mineurs ont également été condamnés à 10 ans de prison par le même tribunal pour des heurts entre manifestants et forces de l'ordre en décembre 2011.
Une cour criminelle du Caire a estimé que les 269 condamnés étaient coupables "d'agression des forces de l'ordre" et "d'incendie de bâtiments étatiques," a indiqué à l'AFP un responsable du tribunal.
Les condamnés ont été reconnus coupables de l'incendie du prestigieux Institut d'Egypte lors des affrontements qui se sont déroulés non loin de l'emblématique place Tahrir au Caire, épicentre de la contestation de 2011.
Fondé en 1798 par Napoléon Bonaparte, l'Institut abritait quelque 200.000 ouvrages, certains rarissimes, relatifs notamment à l'histoire du pays.
Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013 et réprimé dans le sang les manifestations de ses partisans, les condamnations à mort et à de longues peines de prison se sont multipliées. Les procès de masse expédiés parfois en quelques minutes ont suscité un tollé international.
Les juges se montrent souvent plus répressifs que le gouvernement et certaines de leur décision ont même mis dans l'embarras les autorités, y compris le président Abdel Fattah al-Sissi, architecte de la destitution de M. Morsi.
En Egypte, la peine de prison à vie se traduit par 25 années de détention. Les condamnés peuvent faire appel du verdict de mercredi.
Les peines prononcées mercredi sont les plus lourdes infligées à des militants des mouvements laïcs et libéraux qui ont chassé M. Moubarak du pouvoir.
-'Haine de la révolution'-
"C'est un verdict extrêmement dur. C'est un verdict contre la révolution, qui montre la haine personnelle du juge pour la révolution et ses militants", a déploré Mohamed, le frère de M. Douma.
Dans les mois qui ont suivi la destitution de M. Morsi, 1.400 manifestants islamistes ont été tués dans la répression des autorités. Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès expéditifs, et environ 15.000 personnes ont été emprisonnées.
Des dizaines de militants laïcs et de gauche sont également derrière les barreaux pour avoir enfreint une loi controversée limitant le droit de manifester.
M. Douma a ainsi été condamné à trois ans de prison pour avoir organisé une manifestation illégale contre les autorités mises en place par M. Sissi.
Lors d'une audience précédente, le juge Mohamed Nagy Chehata avait condamné M. Douma à trois ans de prison pour avoir insulté le pouvoir judiciaire. Le militant de 26 ans avait dénoncé un procès politique.
Ce juge a rendu certains des verdicts les plus sévères prononcés ces derniers mois en Egypte. Lundi, il a confirmé la condamnation à mort de 183 islamistes pour avoir tué 13 policiers en août 2013 à Kerdassa, une banlieue du Caire. Ce verdict a été vivement critiqué par des organisations internationales des droits de l'Homme.
C'est lui également qui avait condamné trois journalistes d'Al-Jazeera à des peines de prison allant de sept à 10 ans pour "diffusion de fausses informations" en soutien aux Frères musulmans.
La cour de cassation a ordonné un nouveau procès dans cette affaire et l'un des journalistes, l'Australien Peter Greste, a été remis en liberté et expulsé dimanche sur décret présidentiel.
Défenseurs des droits de l'Homme dénoncent régulièrement une justice sélective, au moment où des figures du régime de Moubarak ont bénéficié d'acquittements.
Les deux fils de l'ancien Raïs, Alaa et Gamal, ont été remis en liberté récemment, en attendant leur nouveau jugement dans une affaire de corruption.