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Pyongyang accuse Washington de "chantage" lors de discussions avec l'ONU


Le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord, Ri Yong Ho, à droite, et le sous-secrétaire général des Nations Unies pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman, se serrent la main au Mansudae Assembly Hall à Pyongyang, Corée du Nord, 7 décembre 2017.
Le ministre des Affaires étrangères de la Corée du Nord, Ri Yong Ho, à droite, et le sous-secrétaire général des Nations Unies pour les affaires politiques, Jeffrey Feltman, se serrent la main au Mansudae Assembly Hall à Pyongyang, Corée du Nord, 7 décembre 2017.

La Corée du Nord a accusé les Etats-Unis de "chantage nucléaire" lors de discussions avec un haut responsable de l'ONU mais accepté de communiquer régulièrement avec l'organisation mondiale, a annoncé samedi l'agence nord-coréenne.

Le diplomate américain Jeffrey Feltman, secrétaire général adjoint des Nations unies aux Affaires politiques, est arrivé samedi à Pékin après une visite de cinq jours à Pyongyang visant à désamorcer la crise dans la péninsule coréenne.

Cette visite exceptionnelle a débuté une semaine après le lancement le 28 novembre par Pyongyang d'un missile balistique intercontinental (ICBM) capable selon des experts d'atteindre le territoire continental des Etats-Unis.

Lors de sa visite - la première d'un diplomate de l'ONU à cette fonction depuis 2010 -, M. Feltman a rencontré le ministre des Affaires étrangères Ri Yong-Ho et son vice-ministre Pak Myong-Kuk, a annoncé l'agence de presse officielle nord-coréenne, KCNA.

"Au cours de ces entretiens, notre partie a déclaré que la politique d'hostilité des Etats-Unis envers la RPDC et leur chantage nucléaire sont responsables de l'actuelle situation de tension dans la péninsule coréenne", a déclaré l'agence.

Par ailleurs, la République populaire démocratique de Corée (RPDC, nom officiel de la Corée du Nord) s'est mise d'accord avec l'ONU "pour régulariser les communications par des visites à divers niveaux", a rapporté KCNA.

L'agence n'a mentionné aucune rencontre avec le numéro un nord-coréen Kim Jong-Un, sous la direction duquel sont menés des programmes nucléaire et balistique avec pour but déclaré de doter Pyongyang d'un missile capable de frapper les Etats-Unis avec une tête nucléaire.

La visite de M. Feltman intervenait juste après le lancement par Washington et Séoul de leur plus important exercice aérien conjoint à ce jour.

- Manoeuvres militaires -

KCNA a réitéré samedi la position de Pyongyang selon laquelle les manoeuvres régulières menées dans la péninsule par les Etats-Unis avec Séoul "révèlent leur intention de préparer une frappe nucléaire préventive surprise contre la RPDC".

La Corée du Nord est sous le coup de plusieurs trains de sanctions de l'ONU visant à la contraindre à respecter les résolutions du Conseil de sécurité interdisant ses activités nucléaires et balistiques.

M. Feltman n'a fait aucune déclaration aux journalistes samedi à l'aéroport de Pékin lors de son arrivée en provenance de Pyongyang.

La Chine, principal soutien économique de Pyongyang, assure appliquer strictement les sanctions mais Washington estime qu'elle doit intensifier la pression via un embargo pétrolier.

Pékin préfère défendre sa proposition d'un "double moratoire" --suspension simultanée des essais nucléaires de Pyongyang et des manoeuvres militaires américano-sud-coréennes-- pour relancer les négociations. Ce à quoi Washington se refuse farouchement.

La péninsule coréenne "reste engluée dans un cercle vicieux de démonstrations de force et de confrontations, les perspectives ne sont pas optimistes", s'est désolé le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, dans un long texte publié samedi sur le site du ministère.

"Mais l'espoir de paix n'a pas encore disparu, la perspective de négociations survit, et le choix d'une intervention militaire ne peut être accepté", a-t-il insisté dans ce discours prononcé le 5 décembre lors d'un séminaire de recherches à Pékin, avant de défendre l'idée d'un "double moratoire".

"Il faut faire les premiers pas pour sortir du +trou noir d'hostilité+ où est plongée la péninsule, et établir les conditions nécessaires d'une reprise du dialogue", a fait valoir M. Wang.

Samedi, Pyongyang a de nouveau traité M. Trump de "gâteux" en condamnant sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. "Etant donné que le gâteux mentalement dérangé appelle ouvertement à l'ONU à une destruction totale d'un Etat souverain, cette action n'est pas si surprenante", selon un porte-parole du ministère des Affaires étrangères cité par KCNA.

Parallèlement, Pyongyang a publié samedi des photographies de Kim Jong-Un au sommet du Mont Paektu (2.750 m), où il a considéré "les jours empreints d'émotion durant lesquels il a réalisé la grande cause historique de l'achèvement de la force nucléaire de l'Etat sans céder un seul instant", selon KCNA.

Le Mont Paektu près de la frontière chinoise est considéré comme sacré par les Nord-Coréens car le fondateur du pays, Kim Il-Sung, grand-père de Kim Jong-Un, y établit un camp de guérilla anti-japonaise du temps de la colonisation de la Corée par le Japon.

L'historiographie officielle du régime assure que le père de Jong-Un, Kim Jong-Il, auquel il a succédé à la mort de celui-ci en décembre 2011, est né sur cette montagne en 1942 alors que de nombreux historiens le disent né en Russie.

Avec AFP

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