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Un haut responsable de l'ONU à Pyongyang pour la première fois depuis six ans


Jeffrey Feltman serre la main des officiels du DPRK à son arrivée à Pyongyang, le 5 décembre 2017.
Jeffrey Feltman serre la main des officiels du DPRK à son arrivée à Pyongyang, le 5 décembre 2017.

Un haut responsable des Nations unies est arrivé mardi en Corée du Nord, où il doit effectuer une rare visite officielle de quatre jours, dans un contexte de tensions croissantes après le tir par Pyongyang d'un puissant missile.

En pleine crise sur le programme nucléaire du régime communiste, le secrétaire général adjoint de l'ONU aux Affaires politiques, l'Américain Jeffrey Feltman, qui avait pris l'avion un peu plus tôt à Pékin, a été accueilli à l'aéroport de Pyongyang par un haut fonctionnaire de la diplomatie nord-coréenne.

Ce voyage, annoncé lundi par les Nations unies qui ont accumulé les sanctions contre la Corée du Nord, intervient dans un contexte de fortes tensions, six jours après le tir par le régime de Kim Jong-Un d'un missile balistique intercontinental (ICBM) capable de frapper, selon lui, n'importe quel site du territoire continental des Etats-Unis.

La Corée du Sud et les Etats-Unis ont par ailleurs donné le coup d'envoi lundi d'importantes manoeuvres aériennes - leur plus important exercice conjoint de ce type à ce jour, avec 230 avions, dont des chasseurs furtifs F-22 Raptor.

Alors que le président américain Donald Trump a menacé de recourir à la force contre la Corée du Nord, Pyongyang a qualifié ces manoeuvres de "provocation totale", accusant Washington de "vouloir la guerre nucléaire à tout prix".

Jeffrey Feltman doit s'entretenir avec des responsables nord-coréens de "sujets d'intérêt et de préoccupation communs", a indiqué le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, sans pouvoir dire si le responsable de l'ONU rencontrerait ou non Kim Jong-Un. M. Feltman verra des diplomates étrangers et l'équipe des Nations unies déployée en Corée du Nord avec une mission humanitaire et se rendra sur plusieurs sites où l'ONU mène des projets. Son séjour se déroulera principalement dans la région de Pyongyang.

Six agences de l'ONU sont présentes en Corée du Nord: le Pnud (développement), l'Unicef (enfance), l'OMS (santé), le PAM (alimentation), la FAO (agriculture) et le Fonds des Nations unies pour la population. Au total, l'ONU compte une cinquantaine d'employés internationaux dans le pays.

Mais ce déplacement est exceptionnel: il s'agit de la première visite de M. Feltman dans le pays depuis sa prise de fonctions en 2012. La dernière visite d'un haut responsable onusien en Corée du Nord remonte à octobre 2011.

La Chine avant la Corée

La visite de Jeffrey Feltman fait suite à une invitation remise par les Nord-Coréens au secrétariat général de l'ONU lors de l'Assemblée annuelle de l'organisation en septembre.

L'objectif est-il de préparer un déplacement ultérieur à Pyongyang du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres? Interrogé à ce sujet, le porte-parole de l'ONU n'a pas répondu précisément, se contentant d'assurer que le patron de l'ONU avait toujours fait part de sa disponibilité pour une mission de bons offices si nécessaire.

Avant de rejoindre Pyongyang, Jeffrey Feltman a rencontré lundi à Pékin le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Li Baodong.

Tous deux ont "échangé leurs vues sur des sujets de préoccupation communs", a indiqué Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, précisant que la Chine invitait l'ONU "à jouer un rôle constructif dans la résolution du problème nucléaire de la péninsule".

Pékin, principal soutien économique de la Corée du Nord, assure appliquer strictement les sanctions internationales contre Pyongyang, tout en plaidant pour une reprise des négociations. Mais Washington l'appelle à intensifier la pression sur son turbulent voisin via un embargo pétrolier.

Après le tir du missile nord-coréen la semaine dernière, le Conseil de sécurité de l'ONU s'était réuni en urgence sans prendre de nouvelles sanctions.

Huit trains de sanctions internationales pèsent déjà sur la Corée du Nord, interdisant notamment ses exportations de charbon, de fer, de textile, de produits de la pêche et l'emploi d'expatriés nord-coréens.

Avec AFP

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