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Pénurie du gaz butane depuis un mois au Tchad


Bonbonnes de gaz butane vide qui doivent être rechargées à N’Djamena, le 4 avril 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Bonbonnes de gaz butane vide qui doivent être rechargées à N’Djamena, le 4 avril 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Au Tchad, la pénurie du gaz butane utilisé notamment pour la cuisson des aliments continue. Les autorités avaient pourtant annoncé que le problème serait réglé début avril. Les travaux maintenance de la raffinerie de Djarmaya au nord de N’Djamena seraient en cause.

Le Tchad, qui exploite le pétrole depuis 2003, n’a qu’une seule source d’approvisionnement local. Seule la raffinerie de Djarmaya alimente les ménages tchadiens en gaz butane.

Le 23 février 2019, les machines ont été arrêtées pour des raisons de maintenance et du coup, le gaz butane qui se substitue au bois de chauffe et au charbon dont l’usage avait été interdit, est devenu une denrée rare.

Le 8 mars 2019, le président Déby avait annoncé une résolution du problème en trois jours, mais la situation reste inchangée. Le 3 avril dernier, le ministre en charge du pétrole déclare que les travaux de maintenance sont finis.

Les bobonnes de gaz butane vide en attendant les recharges, à N’Djamena, le 4 avril 2019. (VOA/André Kodmadjingar)
Les bobonnes de gaz butane vide en attendant les recharges, à N’Djamena, le 4 avril 2019. (VOA/André Kodmadjingar)

Au micro de VOA Afrique, certains citoyens estiment que ce sont des déclarations politiques : "c’est dur de sortir sans manger jusqu’au soir. Est-ce que le gaz va arriver ou pas ? Ce n’est pas normal. J’ai accouché il y a moins d'une semaine mais je n’ai pas de gaz pour chauffer de l’eau pour mon bébé. Déby a promis, mais il n’a rien."

Selon des sources proches de l’autorité de régulation de secteur pétrolier Aval du Tchad, une institution placée sous la tutelle du Ministère du pétrole, la production a bien repris. Mais il faut compter deux à trois semaines pour un retour à la normale.

Il s'agit d'une phase test donc la quantité produite sera progressive a indiqué la même source. Pour le vice-président du syndicat national des distributeurs de gaz, Abdelbassit Baradine Ahmed, c’est la population de N’Djamena qui est le plus plus touchée par la crise.


"Pour la ville de N’Djamena, il faut au moins 6 citernes par jour, et maintenant avec cette reprise, la raffinerie ne produit que 2 citernes par jour donc il y a toujours des difficultés. En province, il y a abondance du fagot (de bois ndlr) et du charbon donc le problème ne pose pas trop" explique-t-il.

Selon certains observateurs, les vraies raisons de la pénurie de gaz butane au Tchad sont ailleurs. Les machines seraient verrouillées par la société chinoise qui s’occupe de la raffinerie et l’Etat tchadien pour une question d’intérêt et un conflit de leadership au sein de la direction générale entre les parties tchadiennes et chinoises.

Le directeur général de l’autorité de régulation de secteur pétrolier Aval du Tchad, Mahamat Hissein Hassan, souligne qu'"aujourd’hui, il n’y a pas de problème avec les Chinois car le bon fonctionnement de la raffinerie, c’est dans l’intérêt des Tchadiens, mais aussi des Chinois".

"Ils sont des partenaires et ils détiennent 60 % et les Tchadiens seulement 40 % ce qui veut dire que ça leur rapporte beaucoup", ajoute-t-il. Selon lui, la situation va être résolue rapidement.

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