"Mercredi matin, près de 200 partisans du chef Kamwina Nsapu ont investi et pris le contrôle de la cité de Tshimbulu, après avoir tué un policier", a déclaré jeudi matin à l'AFP une religieuse catholique témoin de l'incident, interrogée par téléphone.
"Le corps d'un milicien a été retrouvé près du commandement de la police" de Tshimbulu, a-t-elle ajouté jeudi en fin de journée, indiquant que des "tirs à l'arme lourde sont entendus dans la partie sud de la ville". Ces informations ont été confirmées à l'AFP par des habitants.
"Les assaillants ont quitté la ville (mercredi, ndlr) vers 19H00 (18H00 GMT) après avoir créé une grande panique. L'armée a repris le contrôle de Tshimbulu vers 23H00", a rapporté un journaliste d'une radio locale, joint par l'AFP depuis Kinshasa.
De son côté, le ministre des Médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, a déclaré que "l'armée mène des opérations dans cette zone contre des inciviques, qui se réclament du chef coutumier Kamwina Nsapu".
"Quasiment tous les jeunes ont fui la cité, craignant d'être arrêtés par l'armée. Il y a un gros risque qu'ils aillent grossir les rangs de ce groupe", s'est pour sa part inquiétée auprès de l'AFP une source ecclésiastique.
Ville agricole et administrative de plus de 150.000 habitants, Tshimbulu est située dans le territoire de Dibaya, à 120 km au sud de Kananga, capitale du Kasaï central, au centre de la RDC.
Fin septembre, au moins 47 personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité et des partisans se réclamant de ce chef pour le contrôle de l'aéroport de Kananga.
Médecin âgé d'une trentaine d'années, Kamwina Nsapu a été tué dans une opération de police le 12 août 2016.
Il était rentré en RDC en avril 2016 après un séjour en Afrique du Sud, et avait peu après lancé des appels à l'insurrection et à la "libération du Congo", dans un appel audio qui circule sur les réseaux sociaux.
Avec AFP