Les incendies, cantonnés dans le sud de la province, sont partis pour la plupart de feux de brousse allumés pour des raisons d'élevage ou de chasse mais ont touché des maisons, souvent proches les unes des autres et au toit de paille très inflammable, ont indiqué à l'AFP des sources humanitaires.
"Nous comptabilisons 10.000 ménages affectés dans le sud du Maniema", ce qui représenterait quelques dizaines de milliers de sans-abris, a déclaré à l'AFP l'abbé Alexis Asani Ndalimbuzi, directeur de la commission Ressources naturelles du diocèse de Kasongo, concerné par les incendies.
A Kindu, la capitale provinciale, plus au nord, le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) évoque plutôt pour l'instant des milliers de sinistrés.
"Dans le territoire de Kabambare, trois villages ont pris feu. Jusque-là, nous avons 291 maisons brûlées répertoriées, et plus de 3.500 personnes sinistrées", a déclaré à l'AFP Idrissa Conteh, chef du bureau de Ocha à Kindu.
Il a ajouté qu'un site de déplacés de guerre localisé dans la région et comptant environ 5.000 personnes a également été détruit par les flammes et que "80% des abris ont été incendiés, ce qui fait environ 4.000 déplacés sinistrés".
Jeudi soir, un feu a été signalé à Bikenge, un village du territoire de Kasongo.
M. Conteh a souligné qu'outre les feux de brousse incontrôlés, il existe des conflits fonciers - fréquents dans de nombreuses régions de RDC - où les "incendies volontaires sont utilisés comme une arme de guerre". Mugumba a ainsi été "envahi" par un village voisin qui a "incendié à peu près 250 maisons", faisant quelques milliers de sinistrés, selon lui.
Pour l'heure, il n'y a pas d'aide humanitaire prévue par les ONG de la zone, selon M. Conteh. "Nous allons alerter le Premier ministre et le gouvernement provincial: on lance un SOS pour qu'on puisse distribuer de l'aide humanitaire", a indiqué l'abbé Asani Ndalimbuzi.