Le collectif s’appuie sur le rapport d’une commission parlementaire qui disculpe les militants que les services de sécurité accusent des visées terroristes.
Me Jean-Claude Katende de l’Association africaine pour la défense des droits de l’homme (Asadho) a indiqué à VOA Afrique que les signataires du mémorandum adressé aux autorités, exigent que deux de leurs collègues en détention depuis trois mois, soient "immédiatement libérés, et sans condition".
Fred Bauma et Yves Makwambala, deux animateurs d'un regroupement de mouvements d'éducation à la citoyenneté, non-partisan et non-violent Filimbi ("Coup de sifflet" en swahili) sont en prison depuis mi-mars.
Une trentaine d’autres jeunes militants citoyens qui avaient été arrêtés avec eux, parmi lesquels deux militants sénégalais et un Burknibè, ont été libérés. Les Sénégalais et le Burkinabè ont été libérés puis expulsés de la RDC quelques jours après leur arrestation. Mais les Congolais ont été accusés de "visées terroristes" et maintenus jusqu’à trois mois. Actuellement, seuls M. Bauma et M. Makwambala sont encore détenus.
Le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, avait dénoncé une "tentative de déstabilisation" des institutions de la RDC parlant de la rencontre du 15 mars aucours de laquelle les militants citoyens étaient arrêtés. Des journaux proches du pouvoir avaient titré sur la présence de "terroristes" à Kinshasa.
Mais une commission parlementaire les a disculpés le week-ende dernier et exigé aussi leur libération.
Le rapport de la commission de l’Assemblé nationale le caractère "terroriste" des militants de Filimbi, et demande à la justice congolaise "de traiter avec diligence" les dossiers des MM. Bauma et Makwambala.
Pour les ONG, les arrestations du 15 mars sont une manière de "réduire au silence toute voix dissidente" avant les élections.
En janvier et mars, des manifestants sont descendus dans les rues pour s’opposer à une modification de la loi électorale qu’ils suspectaient pouvoir permettre au président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat alors que la Constitution le lui interdit.
Les ONG exigent en même temps la libération d’hommes politiques arrêtés presque dans le même cadre.