"Aujourd’hui même, cette nuit, si la solution est trouvée, nous appelons la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et nous allons signer", affirme sur VOA Afrique Mme Bazaiba. Elle dément l’information relayée jeudi annonçant que sa plate-forme est en voie d'apposer sa signature sur l'accord.
Les discussions sont en cours entre les différentes parties sur la question. Les évêques catholiques, médiateurs du dialogue dont l’accord est l’émanation, ont rencontré le MLC et le Rassemblement, famille politique de Tshisekedi.
Les deux blocs de l’opposition ont également eu des discussions directes.
"Notre revendication, c’est de vouloir jouer un rôle important et efficient au niveau du comité de suivi. Et nous avons dit qu’il n’était pas question de laisser ceux qui gèrent, à l’exécutif, gérer aussi le comité de contrôle (de la transition). On ne peut à la fois être juge et parties", explique Mme Bazaiba.
Selon elle, les évêques et les amis du Rassemblement ont compris cette position et il ne reste plus qu'à trouver une solution.
"Nous ne voulons pas qu’au terme de 2017 on se retrouve en face de mêmes problèmes avec la non-organisation des élections. Nous voulons être rassurés des garanties, des garde-fous de la mise en œuvre de cet accord… Est-ce normal de laisser ceux qui vont cogérer la transition pouvoir s’autocontrôler? Nous voulons déjà dès le démarrage (de la transition) fixer les choses, Voilà pourquoi nous revendiquons", martèle-t-elle.
Le FRC dénonce en fait le déséquilibre de l’accord qui accorde la gestion du comité de suivi de la transition à Etienne Tshisekedi et la direction du gouvernement de transition au Rassemblement, plate-forme à la tête de laquelle se retrouve ce dernier.
Pour le FRC, le Rassemblement serait "juge et parti". "Ils ont un choix à faire".
La majorité au pouvoir a exploité le refus de signer du FRC pour émettre une réserve à la mise en application de l’accord et brandir même la menace d’un référendum s’il n’y avait toujours pas plus d’"inclusivité".
Mais le RFC a dénié au pouvoir le droit de parler en son nom et tenter de violer l’accord.
"La non-signature par le Front (de l’accord politique du 31 décembre) n’est pas un problème. Il ne faut que la majorité prenne notre position comme un prétexte pour ne pas appliquer cet accord qui est notre enfant à nous tous", tranche Mme Bazaiba.
L’accord vise à résoudre la crise née de la non-tenue des élections avant le délai constitutionnel du 19 décembre. Il permet au président Joseph Kabila de rester au pouvoir jusqu’en décembre 2017, nouvelle date des élections. M. Kabila n’a plus le droit de briguer un nouveau mandat pour en avoir déjà assumé plus de deux.
L'accord confie en revanche le gouvernement au Rassemblement et la contrôle de la transition à Etienne Tshsiekedi.