Les manifestants ont entre autres décrié des procès de longue date ramenés à la surface contre des opposants juste après les trois jours de violence contre la modification de la électorale qui ont, selon la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme), fait 42 morts, deux semaines plus tôt. Le gouvernement a, lui, donné un bilan de 14 morts.
"Non à une parodie de justice contre Vital Kamerhe, vive les martyrs de la loi électorale, non à l'acharnement contre Vital Kamerhe", indiquaient certaines des pancartes, selon l’AFP.
Vital Kamerhe, le président de l'Union pour la Nation congolaise (UNC), était parmi les leaders de l’opposition qui ont appelé aux manifestations contre la modification de la loi électorale du 19 au 22 janvier.
Son parti vient en troisième position dans l'opposition, par le nombre de ses élus à l'Assemblée nationale.
Le 28 janvier, la Cour suprême de justice congolaise a décidé de le juger pour une affaire de diffamation vieille de plus de trois ans.
L'UNC affirme que le litige a été réglé à l'amiable il y a longtemps, et dénonce "un acharnement aux allures politiciennes" destiné à empêcher M. Kamerhe de se présenter à la prochaine présidentielle en obtenant sa condamnation.
Deux semaines plus tôt, un autre opposant impliqué dans les manifestations contre la modification de la loi électorale, Jean-Claude Muyambo, a été arrêté et transféré à une prison pour une autre affaire qui remonte à plus de trois ans aussi.
A l'occasion de son examen au Parlement, le projet de révision de la loi électorale présenté par le gouvernement a entraîné des troubles à Kinshasa et dans plusieurs villes de provinces.
Pour les détracteurs de ce texte, le projet n'avait d'autre but que de permettre à M. Kabila, de se maintenir à la tête de l'État au-delà de ce que permet la Constitution en rendant possible un report de la présidentielle de 2016.