La préparation du "dialogue national" en vue "d'élections apaisées" en République démocratique du Congo prend du retard après le passage mercredi 9 décembre d'une date butoir non respectée.
A moins de 13 mois de la fin de son mandat, le président congolais Joseph Kabila a annoncé le 28 novembre son intention de convoquer un tel forum pour obtenir un "consensus" le plus large possible sur la façon d'organiser et de financer les scrutins à venir après l'invalidation du calendrier électoral par la Cour constitutionnelle en septembre.
M. Kabila avait alors donné "dix jours" à un "comité préparatoire" pour arrêter "le nombre des participants (et) la durée" de ces assises.
La médiation en cause
Dans un communiqué publié dans la nuit de mardi à mercredi, le directeur de cabinet du chef de l'État annonce que ce comité est encore "en voie de constitution" et lie sa mise sur pied à la médiation entre les parties menée par l'envoyé spécial de l'ONU pour les Grands Lacs, Saïd Djinnit.
Arrivé le 2 décembre à Kinshasa, M. Djinnit a quitté la RDC pour se rendre à Bruxelles, où il s'est entretenu lundi avec plusieurs proches du vieux chef de l'opposition historique, Étienne Tshisekedi, président de l'UDPS (Union démocratique pour le progrès social) en convalescence dans la capitale belge depuis août 2014.
L'UDPS boude les institutions congolaises depuis la présidentielle de 2011, marquée par des fraudes massives et dont M. Tshisekedi, arrivé en deuxième place, n'a jamais reconnu les résultats.
Le parti a cependant fait volte-face en juin en annonçant être prêt à participer au "dialogue national" à condition que celui-ci se tienne "sous l'égide de la communauté internationale".
La facilitation internationale en question
Alors que son ralliement semblait acquis, M. Tshisekedi a annoncé le 1er décembre que sa formation ne se sentait "plus concernée" par ces assises en reprochant notamment à M. Kabila le format retenu pour leur tenue : une codirection majorité-opposition reléguant selon lui la facilitation internationale au second plan.
Selon le communiqué de la présidence, les "consultations menées actuellement" par M. Djinnit "en vue de la désignation du facilitateur" international participent à la "démarche constitutive" du comité préparatoire.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. En dehors de l'UDPS, la quasi-totalité de l'opposition refuse de participer au "dialogue national", y voyant un "piège" pour permettre au chef de l'État de se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat (décembre 2016).
Avec AFP