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Fortunat Biselele, poursuivi pour "intelligence avec le Rwanda" acquitté en RDC


Fortunat Biselele, conseiller du président Félix Tshisekedi, à Aqaba, Jordanie, le 23 mars 2022. (Présidence de la RDC)
Fortunat Biselele, conseiller du président Félix Tshisekedi, à Aqaba, Jordanie, le 23 mars 2022. (Présidence de la RDC)

Un ex-conseiller privé du président Félix Tshisekedi, Fortunat Biselele, poursuivi pour "intelligence avec le Rwanda", pays voisin accusé de soutenir la rébellion du M23 dans l'est de la République démocratique du Congo, a été acquitté mardi, a appris l'AFP auprès de son avocat.

Arrêté en janvier à Kinshasa, M. Biselele a été détenu à la prison de Makala avant de bénéficier d'une libération provisoire le 22 juillet. L'ancien conseiller privé du président de la République était poursuivi pour "trahison" et "intelligence avec le Rwanda".

"Le tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe l'a acquitté (...) Il est complétement blanchi", a déclaré à l'AFP son avocat, Me Richard Bondo.

L'affaire a éclaté après une interview diffusée dans une vidéo en ligne, dans laquelle M. Biselele évoquait les relations de coopération économique entre le président Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame.

Ces relations, qui semblaient se normaliser entre la RDC et le Rwanda au début du mandat de M. Tshisekedi en 2019, sont aujourd'hui exécrables en raison de la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23), rébellion majoritairement tutsi vaincue en 2013 qui a repris les armes fin 2021.

Depuis le début, Kinshasa accuse le Rwanda d'armer cette rébellion et de combattre à ses côtés, ce qu'ont corroboré des experts de l'ONU bien que Kigali s'en défende.

La décision du tribunal en faveur de M. Biselele est "une victoire méritée car le dossier n'était qu'un règlement de comptes et les juges ne sont pas là pour cautionner ces genres de choses", a estimé Me Bondo. Les proches de M. Biselele dénonçaient un procès politique.

En RDC, plusieurs responsables politiques ou sécuritaires se retrouvent accusés de collusion avec l'ennemi, et sont détenus dans un contexte pré-électoral tendu.

L’élection présidentielle qui sera couplée à celles des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux est prévue pour le 20 décembre.

A quatre mois de l'échéance, l'ONG américaine Human Rights Watch a dénoncé mardi la "répression" et les "intimidations" contre les opposants.

Le président Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, est candidat à un second mandat de cinq ans.

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