"L'idée est de garantir une grande transparence et de rendre crédible et légitime le processus de recours de Jean Ping", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Commission de l'UA, Jacob Enoh Eben, soulignant que l'envoi de la mission a été décidé mardi soir par le Conseil de Paix et sécurité de l'UA.
"Les consultations sont en cours pour établir cette équipe de juristes, experts du droit administratif français", en coordination avec la Cour constitutionnelle du Gabon, a-t-il précisé, ajoutant que la Commission de l'UA cherchait "des anciens présidents de Cour suprême et des professeurs d'université".
Les observateurs seront au moins au nombre de cinq, représentant chaque région du continent. La Commission de l'UA souhaite les envoyer à Libreville, la capitale gabonaise, "le plus rapidement possible", selon la même source.
M. Ping conteste la victoire d'Ali Bongo, d'une courte tête avec seulement 6.000 voix d'avance, lors de la présidentielle du 27 août. L'opposant a déposé un recours pour demander un nouveau décompte des voix dans la province du Haut-Ogooué (sud-est), où M. Bongo a obtenu plus de 95% des voix avec un taux de participation proche de 100%.
Des violences ont éclaté au Gabon après la proclamation officielle des résultats provisoires donnant Ali Bongo vainqueur. Elles ont fait trois morts d'après le ministre de l'Intérieur, et "plus de 50" selon le camp de M. Ping.
Si la mission de l'UA se matérialise, il s'agirait du premier déploiement d'observateurs juristes de l'organisation après une élection.
Evoqué début septembre, l'envoi par l'Union africaine d'une délégation de chefs d'Etat menée par le président tchadien Idriss Déby, également président en exercice de l'UA, pour une mission de médiation, a été suspendu en attendant l'examen du recours de M. Ping.
Avec AFP