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Report au 8 mai du procès du dernier gouvernement Compaoré au Burkina


Les ministres de Blaise compaoré, à Ouagadougou, Burkina, le 27 avril 2017. (VOA/Zoumana Wonogo)
Les ministres de Blaise compaoré, à Ouagadougou, Burkina, le 27 avril 2017. (VOA/Zoumana Wonogo)

Le procès du dernier gouvernement de Blaise Compaoré a été une nouvelle fois renvoyé au 8 mai sur demande des avocats.

L'avocat de Blaise Compaoré maitre Olivier Sur, constitué avocat de Blaise Compaoré, a été récusé.

Celui-ci n'a toutefois pas été autorisé à représenter son client en raison de son absence. "Ce qui se passe est trop grave. C'est grave de museler un avocat. Je suis venu en robe, je suis venu en avocat et ils m'ont retiré le droit d'être avocat, de parler au nom d'un client", s'est insurgé Me Sur auprès de l'AFP après l'audience.

"Dans tous les grands textes, il est indiqué qu'une personne qui est jugée et qui n'est pas là, donc jugée in absentia, peut quand même être représentée par son avocat. Ca fait partie des droits de l'homme, des libertés publiques, des règles d'un procès équitable dans toutes les démocraties, de tous les textes internationaux qui ont été ratifiés par le Burkina Faso. C'est donc une infraction grandissime qui a été faite par Haute cour aux règles élémentaires des droits de l'homme", a-t-il estimé.

"On veut un débat serein pour aboutir à un procès équitable. Nous allons accéder à la demande de renvoi pour reprendre le lundi 8 mai", a affirmé le président de la Haute Cour de Justice à Ouagadougou, le député Mathieu Bebrigda Ouedradrogo.

Les avocats commis d'office respectivement pour l'ancien ministre de la Culture Baba Hama, culture et l'ancien ministre délégué aux Infrastructures Baba Diemé ont sollicité un renvoi pour prendre connaissance du dossier.

Le 27 avril dernier, le procès avait été renvoyé au 4 mai.

Burkina : report au 4 mai du procès du dernier gouvernement Compaoré (vidéo)
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Les 34 ministres du dernier gouvernement Compaoré, dont une vingtaine étaient présents jeudi, sont poursuivis pour "complicité d'homicide volontaire et blessures volontaires" pour avoir participé "au Conseil extraordinaire des ministres du 29 octobre 2014 au cours duquel ils ont décidé de (faire appel à) l'armée pour réprimer les manifestants" contre la modification de la Constitution qui devait permettre à Compaoré de briguer un nouveau mandat.

Le "beau Blaise", resté 27 ans au pouvoir, est cité à comparaitre non en tant que président mais en tant que ministre la Défense, portefeuille sur lequel il gardait la haute main. Il n'était pas dans le box des accusés puisqu'il vit en exil à Abidjan depuis sa fuite mais son avocat français Pierre Olivier Sur était présent jeudi au tribunal.

Auteur du putsch raté de 2015 et incarcéré depuis,le général Gilbert Dienderé, qui doit être entendu comme témoin etétait présent jeudi dernier était cette fois-ci absent.

Créée en 1995 sous le régime de Blaise Compaoré dont elle s'apprête à juger le dernier gouvernement, la Haute cour de justice, restée inactive jusque-là, est la seule juridiction habilitée à juger le chef de l'Etat et des ministres pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions.

Cette juridiction qui se réunit pour la première fois de son histoire a été réactivée en avril 2015, avec le renouvellement de ses neuf membres, nommés pour trois d'entre eux par le président de la Cour de cassation et six députés par le Parlement.

Zoumana Wonogo, correspondant à Ouagadougou

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