Les manifestants avaient exprimé leur colère suite à la mort d’un pêcheur sénégalais, tué par des garde-côtes mauritaniens, un acte condamné par Dakar.
Depuis le non-renouvellement des accords de pêche entre le Sénégal et la Mauritanie en 2016, les incidents entre les garde-côtes mauritaniens et pêcheurs sénégalais se sont multipliés. Moustapha Dieng, le secrétaire général du syndicat des pêcheurs artisanaux du Sénégal dénonce l’usage de balles réelles contre des pêcheurs.
"Quand on arraisonne une pirogue, même si elle pêche frauduleusement, la loi vous permet de saisir le matériel, et de libérer les occupants", a-t-il précisé à VOA Afrique.
Mr. Dieng appelle le gouvernement sénégalais à envoyer des patrouilles à la frontière maritime comme le fait la Mauritanie, pour éviter des incidents entre garde-côtes mauritaniens et pêcheurs sénégalais.
Mr. Dieng explique que les pêcheurs artisanaux n’ont pas les équipements leur permettant d’identifier avec certitude la frontière maritime ; ce qui, selon lui, est à l’origine des incursions en territoire mauritanien.
Le syndicaliste appelle néanmoins les deux parties à reprendre les discussions en vue d’un nouvel accord de pêche.
Le gouvernement sénégalais a condamné l’incident et a appelé les pêcheurs à rester dans les eaux territoriales sénégalaises.
Par contre à Nouakchott, il n’y a toujours pas de réaction officielle. Mohamed Diop, le rédacteur en chef du journal Al Akbar, précise néanmoins à VOA Afrique que le saccage des commerces appartenant à des Mauritaniens à Saint-Louis a été largement commenté dans la presse locale et sur les réseaux sociaux. Mr. Diop ajoute qu’il y a tout de même une réelle volonté d’apaisement.
Les présidents Macky Sall du Sénégal et Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie ont évoqué l’incident à Addis Abeba où ils se prenaient part au 30e sommet de l’Union Africaine.
Les deux gouvernements tentent de calmer la situation, car les deux pays, dont les relations n’ont pas toujours été bonnes, cherchent à exploiter ensemble les gisements de gaz découverts à leur frontière maritime.