Le secrétaire d'Etat Rex Tillerson, qui doit s'entretenir du 15 au 19 mars avec les alliés Japonais et Coréens du Sud, ainsi qu'avec le géant chinois, s'est engagé à la fermeté vis-à-vis du régime de Kim Jong-un.
L'ancien PDG du groupe pétrolier ExxonMobil doit également parler commerce après les discours belliqueux de campagne de Donald Trump qui avaient fait apparaître le spectre d'une guerre commerciale avec la Chine.
Mais les responsables américains ont bien souligné que les provocations de Pyongyang seraient "en première ligne et au centre" de la rencontre de M. Tillerson avec le Premier ministre japonais Shinzo Abe et le ministre des Affaires étrangères Fumio Kishida jeudi.
Le régime de Kim Jong-Un a tiré au moins quatre missiles balistiques en direction du Japon. A la suite de deux essais nucléaires en 2016, ces derniers tirs ont montré que Pyongyang avait dans son viseur des bases américaines sur l'archipel nippon, voire la côte Pacifique du nord-ouest des Etats-Unis.
Premier avertissement lancé à la Corée du Nord: Washington et son allié japonais viennent de conduire des exercices navals en mer de Chine orientale, où, par ailleurs, Pékin et Tokyo se disputent la souveraineté d'un archipel.
Le chef de la diplomatie américaine sera ensuite vendredi à Séoul, une ville à portée de l'artillerie et des batteries lance-missiles de la Corée du Nord. Il s'y entretiendra avec le président par intérim Hwang Kyo-Ahn et le ministre des Affaires étrangères Yun Byung-Se.
Puis Rex Tillerson bouclera sa première tournée asiatique par Pékin, allié et protecteur de Pyongyang.
Selon des informations de presse, il pourrait alors mettre la dernière main à un projet de rencontre en avril du dirigeant chinois Xi Jinping avec le président américain Donald Trump aux Etats-Unis. Mercredi, le Premier ministre chinois li Keqiang s'est dit "optimiste" sur les relations avec Washington tout en mettant en garde contre le risque de guerre commerciale.
- Armement 'défensif' -
La Chine apparaît comme le dernier pays ayant un ascendant suffisant sur la Corée du Nord, qui a fait fi de plusieurs séries de sanctions prises sous l'égide de l'ONU en raison de son programme nucléaire.
Pékin partage les préoccupations de Washington au sujet des tentatives de construction d'un arsenal nucléaire par le régime reclus mais est beaucoup plus mesuré dans ses réactions au sujet de son programme de missiles balistiques.
Le gouvernement chinois s'est montré réticent à soutenir toute action qui pourrait déstabiliser le régime de Kim et est en public plus inquiet de la décision de Washington de déployer la semaine dernière en Corée du Sud le bouclier antimissile américain THAAD (Terminal High-Altitude Area Defense). Ce geste provoque la colère de la Chine, même si Washington assure qu'il s'agit d'un armement "défensif".
"A chaque étape, il va avoir l'occasion de parler de l'action suivante à mener et de ce qu'il faut faire concernant la Corée du Nord", a déclaré au sujet de M. Tillerson le porte-parole de la diplomatie américaine Mark Toner. "C'est le défi auquel font face nos relations", a-t-il dit au sujet des Etats-Unis et de la Chine, au cours d'un briefing avant le départ du secrétaire d'Etat.
M. Tillerson testera la réceptivité de la Chine à l'idée de mesures plus dures envers la Corée du Nord tout en tentant de calmer les craintes d'une dispute commerciale imminente entre les deux plus grandes économies du monde.
"Tout le monde s'accorde sur le fait que la grande question est: comment mettre fin au mauvais comportement de la Corée du Nord?", a déclaré M. Toner. Je pense qu'une partie de ce voyage consistera à tenter de bien définir certaines des mesures à prendre prochainement", a-t-il ajouté.
Avec AFP