"Ce n'est pas un simple rappel d'ambassadeur pour des consultations. C'est une diminution de la représentation diplomatique. C'est un pas important pour exprimer notre condamnation et notre réprobation", a déclaré en conférence de presse Ahmed Attaf, ministre algérien des Affaires étrangères.
"Le retrait de l'ambassadeur est un premier pas qui sera suivi par d'autres", a-t-il précisé.
Selon lui, le président français Emmanuel Macron avait averti son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune de cette décision lors du sommet du G7 de juin en Italie et le président algérien avait exprimé "son désaccord par une réponse forte".
"La décision française ne sert pas le règlement pacifique de la question du Sahara occidental" et "va à l'encontre des efforts diplomatiques de l'ONU et de certains acteurs internationaux", a affirmé M. Attaf.
Le Sahara occidental "demeure +un territoire non autonome selon l'ONU+ et la décision française n'y changera rien", a-t-il assuré, affirmant que la "Mission des Nations Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) restera" en place.
Rabat, qui contrôle de facto près de 80% du Sahara occidental, propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté, tandis que les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, réclament un référendum d'autodétermination, prévu par l'ONU lors de la signature en 1991 d'un cessez-le-feu, mais jamais concrétisé.
"Il y a une expression simple pour désigner la valeur juridique de cette reconnaissance (française), il s'agit d'+un cadeau de celui qui ne possède pas à celui qui ne mérite pas+", a ajouté M. Attaf.
Le roi du Maroc Mohammed VI a remercié M. Macron dans une lettre diffusée mercredi, qui salue "la position claire et forte" de la France dans son soutien "à l'autonomie (du Sahara occidental) sous souveraineté marocaine".
Par son geste, la France "défend la légitimité de l'ordre colonial" et "tend à faire renaître ce projet (plan marocain) de ses cendres", a protesté M. Attaf.
Le plan marocain proposé il y a 17 ans "n'a jamais fait l'objet d'une heure, une minute ou même une seconde de débats" ni de négociations, a-t-il souligné.
Sans le dire explicitement, M. Attaf a laissé entendre qu'une visite de M. Tebboune prévue fin septembre en France n'était plus d'actualité et que son annulation faisait partie des décisions qui seraient prises en représailles.
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