Un juge de la Haute cour fédérale de Lagos a ordonné mardi que les appartements soient saisis par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) le temps de l'enquête, a-t-on appris auprès du tribunal.
Mme Alison-Madueke, qui fut ministre de l'ancien président Jonathan jusqu'en 2015 et la première femme à diriger l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, est au centre de plusieurs enquêtes pour blanchiment d'argent et corruption aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou encore en Italie.
Elle est actuellement en liberté sous caution à Londres après avoir été arrêtée dans le cadre d'une enquête britannique sur un vaste scandale de corruption internationale. En septembre, un tribunal a ordonné à Londres le gel de cinq propriétés de luxe liées à Alison-Madueke.
A 57 ans, elle est également l'une des principales personnalités ciblées par la croisade anti-corruption de l'actuel chef de l'Etat, Muhammadu Buhari.
Les deux propriétés en question, d'une valeur totale de 4,8 millions de dollars (quatre millions d'euros), sont situés dans deux quartiers huppés de Lagos, la capitale économique du Nigeria. L'enquête de l'EFCC vise à déterminer s'ils ont été achetés avec de l'argent détourné.
Plusieurs maisons et appartements lui appartenant ont déjà été saisis par la justice ces derniers mois. En octobre, l'ex-ministre s'était vu confisquer plusieurs propriétés à Lagos, Abuja et Port Harcourt (sud-est) évaluées à 2,6 milliards de nairas (6,1 millions d'euros), acquises via des sociétés auxquelles elle et un de ses cousins, Donald Chidi Amamgbo, étaient liés.
En août, un juge avait aussi ordonné la saisie d'une luxueuse propriété d'une valeur estimée à 37,5 millions de dollars dans le très riche quartier de Banana Island à Lagos.
Dans la dernière affaire, Donald Chidi Amamgbo est directement visé avec Alison-Madeueke et deux entreprises comme étant les propriétaires des penthouses.
D'après les premiers éléments de l'enquête, l'achat aurait été effectué par Angela Jide-Jones - dont le mari est un proche collaborateur de l'ex-ministre lui-même visé par des enquêtes au Nigeria et aux Etats-Unis - et la société Atlantic Drilling Concept Limited, leur société familiale.
Avec AFP