La société civile a appelé ce week-end à une forte mobilisation contre ce projet de loi qu’elle qualifie de « provocation ». Elle y voit une tentative déguisée du président Abdoulaye Wade d’imposer son fils Karim.
Selon Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (RADDHO), « c’est pratiquement un coup d’Etat constitutionnel à huit mois des élections présidentielles ; nous allons nous y opposer en créant un mouvement très massif de toutes les forces vives de la nation, avec le slogan "Touche pas à ma constitution". »
Le projet en question a été adopté la semaine dernière par le Conseil des ministres, sur proposition du président Wade ; il doit encore être adopté par l’Assemblée nationale et le Sénat.
Babacar Gueye, professeur de droit constitutionnel à Dakar, estime que cette procédure n’a rien d’illégal en soi, mais il note que les fonctions du vice-président ne semblent pas être déterminées de manière très précise dans le texte du projet de loi et risquent d’empiéter sur le rôle du premier ministre.