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Les familles réclament justice sept ans après dans l'affaire Chebeya


Le militant Floribert Chebeya Bahizire parle lors d'un séminaire à Kinshasa, Congo, le 2 juin 2010.
Le militant Floribert Chebeya Bahizire parle lors d'un séminaire à Kinshasa, Congo, le 2 juin 2010.

Les familles de deux défenseurs des droits de l'homme assassinés en 2010 à Kinshasa, en République Démocratique du Congo (RDC), ont déclaré vendredi "garder espoir que la vérité éclate", alors qu'une procédure judiciaire est en cours au Sénégal.

"C'est l'Etat qui a tué Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, c'est l'Etat qui est coupable, nous gardons espoir que la vérité éclate", a affirmé à l'AFP Guylain Bazana, fils de Fidèle Bazana, lors d'une commémoration au siège de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), à Paris.

Fondateur de l'ONG La Voix des sans-voix pour les droits de l'homme (VSV), devenu au fil des ans très critique vis-à-vis du président Joseph Kabila, Floribert Chebeya a été trouvé mort dans sa voiture le 2 juin 2010 dans la périphérie de Kinshasa.

"Sept ans après, nous commémorons ce triste événement dans la douleur, dans un contexte où le respect des droits de l'homme ne cesse de se détériorer en RDC", a confié Rostin Manketa, directeur exécutif de VSV, à un journaliste de l'AFP à Kinshas.

Fidèle Bazana avait disparu le 1er juin 2010 après avoir déposé en voiture Chebeya au siège de la police de Kinshasa où il avait été convoqué pour y rencontrer son chef, le général John Numbi. Son corps n'a jamais été retrouvé, et la justice a conclu en première instance qu'il avait été assassiné, tout comme Chebeya.

Après deux procès en RDC - en 2011 devant la Cour militaire de Kinshasa, puis en 2015 en appel devant la Haute cour militaire de Kinshasa - qui ont abouti à la condamnation d'un policier à 15 ans de prison, les familles des victimes ont déposé une plainte au Sénégal en 2014.

"Tout l'intérêt d'avoir enclenché une procédure au Sénégal repose sur l'indépendance de sa justice", a expliqué Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, qui défend les familles des victimes dans cette affaire.

"On espère qu'il y aura au Sénégal une vraie justice, équitable, autre que la parodie de justice et le soi-disant procès au Congo", a souhaité Marie-José Bazana, veuve de Fidèle Bazana, en larmes et vêtue d'un t-shirt jaune à l'effigie des deux assassinés.

"Les principaux auteurs sont protégés par le régime, et notamment l'ex-général John Numbi, qui continue de jouer un rôle officieux en RDC", a abondé Florent Geel. "Il y a des éléments qui montrent que Numbi était là au moment des faits, qu'il y avait un plan pour amener Chebeya, il va falloir que le juge d'instruction pose des actes en 2017."

John Numbi, qui n'a jamais été entendu par la justice congolaise autrement qu'en qualité de témoin en 2011, a été démis en décembre 2013 de ses fonctions de chef de la police de Kinshasa.

Avec AFP

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