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Situation précaire après des heurts dans le nord de la Centrafrique


Un enfant marche dans le camp de réfugiés de Kaga-Bandoro, en Centrafrique, le 16 février 2016.
Un enfant marche dans le camp de réfugiés de Kaga-Bandoro, en Centrafrique, le 16 février 2016.

La situation sécuritaire restait précaire lundi à Kaga-Bandoro, ville du nord de la Centrafrique où des heurts ont éclaté lors de l'installation du préfet samedi, censée marquer le retour de l'autorité de l'Etat dans ces provinces en majorité contrôlées par des groupes armés.

"Nous réflechissons à des mesures d'urgence pour permettre la bonne installation du préfet", a déclaré lundi à l'AFP par téléphone Jean-Serge Bokassa, ministre de la décentralisation et de l'administration du territoire.

Le colonel Augustin Tombou, nommé préfet fin août, a pris ses fonctions à Kaga-Bandoro samedi, mais des heurts ont éclaté dans la foulée: tirs de mortiers contre des Casques bleus, tirs contre un camp de déplacés, grenade lors de la cérémonie d'installation de M. Tombou.

La résidence du préfet a été "partiellement détruite", selon le ministre Bokassa, tandis que la préfecture a été incendiée. M. Tombou réside actuellement dans un lieu sécurisé, mais ne peut de fait remplir ses fonctions.

Deux véhicules d'organisations humanitaires ont été attaqués depuis samedi, l'un emporté par des hommes armés, et l'autre pillé, selon une source humanitaire à Bangui.

"Ce qui nous inquiète, si cette situation perdure, c'est que les humanitaires vont encore devoir se retirer", déplore cette même source, tandis que les attaques se multiplient depuis plusieurs mois contre les ONG en Centrafrique.

"Une enquête est en cours pour déterminer qui sont les auteurs de ces actes de vandalisme", a assuré M. Bokassa.

Deux groupes armés sont présents dans la zone, le Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC de Nourredine Adam) et le Mouvement pour la paix en Centrafrique (MPC de Mahamat al-Khatim). Tous deux sont issus de l'ex-coalition rebelle Séléka, pro-musulmane et chassée de Bangui en 2014 par une intervention militaire internationale.

"Nous n'acceptons pas les installations de préfets militaires. Si ils sont civils, aucun problème, si ils sont militaires, on s'oppose farouchement", a déclaré à l'AFP un proche de Nourredine Adam (chef du FPRC), Fadoul Bachar, via Whatsapp,

Selon lui, "le FPRC et la population" sont ceux qui se sont "opposés à l'installation du préfet militaire".

Parmi les seize préfets nommés -dont deux préfètes-, huit sont des militaires.

Le pays est en proie depuis 2013 à des violences intercommunautaires après le renversement de l'ex-président François Bozizé.

Alors que la capitale Bangui est désormais relativement épargnée par les violences, des groupes armés s'affrontent dans les provinces pour le contrôle de ressources naturelles (diamants, or, bétail...) et dans d'intenses luttes politiques dans l'un des pays les plus pauvres du monde.

Avec AFP

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