Ils avaient été interpellés et incarcérés depuis dimanche dans la capitale ivoirienne. Le chef de leur inculpation : "divulgations de fausses nouvelles".
Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs des quotidiens ivoiriens l'Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), ont été inculpés "d'atteintes à la sureté de l'Etat, à l'incitation des militaires à l'insoumission et à la rébellion" a déclaré à l'AFP le responsable du Syndicat de la presse privée de Côte d'Ivoire, Guillaume Gbato.
Ces inculpations concernent également les collaborateurs de ces patrons, Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l'Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps), arrêtés au même moment.
"C'est un soulagement, mais nous demandons l'abandon total de toutes les charges retenues contre nos confrères", a souligné M. Gbato.
L’Association de la Presse Etrangère en Côte d’Ivoire (APE CI), salue la mise en liberté provisoire de ses journalistes mais demande toutefois l’abandon des poursuites engagées contre nos confrères.
Dans un communiqué de presse signé de sa présidente M’ma Camara "l’APE-CI salue la mise en liberté provisoire de ses journalistes".
"L’APE-CI reste préoccupée par la situation des conditions d’exercice du métier de journaliste en Côte d’Ivoire, car les confrères demeurent toujours poursuivis par la Justice", ajoute l’association qui "demande l’abandon des poursuites engagées contre nos confrères".
Plusieurs associations de journalistes, nationales et internationales, avaient protesté contre ces arrestations, déplorant une "atteinte flagrante à la liberté de la presse".
Les journalistes ont été inculpés pour leur couverture de la récente mutinerie de soldats des Forces spéciales ivoiriennes qui s'étaient mutinés, il y a une semaine dans leur base d'Adiaké, à 90 km à l'est d'Abidjan, pour réclamer des primes. Ils avaient mis fin à leur mouvement deux jours plus tard.
Les Forces spéciales sont une unité d'élite de l'armée directement engagée dans la sécurité rapprochée du président ivoirien Alassane Ouattara.
Début janvier, la Côte d'Ivoire avait été secouée par une mutinerie d'anciens rebelles intégrés dans l'armée, qui avaient paralysé plusieurs villes pour réclamer le paiement de primes.
En répondant à leurs revendications, via le versement de primes à 8.500 de ces membres de l'ex-rébellion ayant contrôlé le nord du pays entre 2002 et 2011, les autorités avaient provoqué la colère de militaires et gendarmes non concernés par cet accord, qui s'étaient à leur tour mutinés. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).