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Soudan du Sud : dissidence au sein de la rébellion


Riek Machar leader de la rébellion au cours d'une conférence de presse à Nairobi, Kenya, 8 juillet 2015.
Riek Machar leader de la rébellion au cours d'une conférence de presse à Nairobi, Kenya, 8 juillet 2015.

Un important chef rebelle a annoncé sa scission du mouvement dirigé par l'ancien vice-président Riek Machar qui combat depuis décembre 2013 les forces du président Salva Kiir, rejetant les discussions de paix en cours et disant être en guerre avec les deux dirigeants.

Tous deux "symbolisent la haine, la division et l'incapacité à diriger", a déclaré M. Gatkuoth, ancien responsable logistique de la rébellion, limogé en juillet par M. Machar, en compagnie de Peter Gadet - chef de guerre frappé début juillet par des sanctions de l'ONU, avec qui il a fait dissidence.

Il a estimé que MM. Kiir et Machar étaient "tous deux responsables de la crise" actuelle, née en décembre 2013 de combats au sein de l'armée sud-soudanaise, minée par les antagonismes politico-ethniques, alimentés par la rivalité entre MM. Kiir et Machar au sein du parti au pouvoir

Cette scission risque de compliquer encore un peu plus la mise en oeuvre d'une solution politique à 19 mois de guerre civile, marquée par des atrocités de la part des deux camps, alors que des pourparlers de paix - jusqu'ici stériles - ont repris début août à Addis Abeba, sur fonds de pression internationale pour que les camps Kiir et Machar trouvent un accord d'ici au 17 août.

"Le sujet de ces pourparlers c'est la quête de postes par Riek Machar, ce n'est pas cette paix que nous voulons", a déclaré M. Gatkuoth à l'AFP par téléphone, "tout accord de paix signé sera illégitime et ne sera pas respecté".

Outre l'armée gouvernementale loyale à Salva Kiir et les militaires mutins fidèles à M. Machar, une vingtaine de milices tribales participent aux combats au côté de l'un ou l'autre camp, avec un degré variable d'autonomie.

Il est difficile d'évaluer le nombre d'hommes sous le commandement de Gathkuoth et Gadet, mais les deux hommes sont depuis longtemps des chefs militaires puissants sur le terrain et leur dissidence, outre qu'elle risque de compliquer les discussions, pourrait également affaiblir la position de Machar à Addis Abeba.

Peter Gadet est un chef de milice redouté de l'Etat septentrional d'Unité, qui a combattu Khartoum durant la guerre civile soudanaise (1983-2005) avant d'affronter ensuite ses anciens alliés de la rébellion sudiste de la SPLA, parvenus au pouvoir à Juba lorsque le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011. Il avait signé un armistice avec Juba en juillet 2011 avant de s'allier à M. Machar lorsque l'actuel conflit a éclaté en décembre 2013.

M. Gadet fait l'objet de sanctions de l'UE et des Etats-Unis depuis 2014 pour des "actes d'horreur" et de "graves violations des droits de l'Homme" commises par ses troupes.

Avec AFP

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