Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) dénonce l’arrestation par le gouvernement du Soudan du Sud de ce journaliste critique envers sa gestion des deux dernières années, marquées par la guerre civile
Dans l’un de ses derniers editoriaux, M. Afandi a critiqué le Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM), le parti au pouvoir au Soudan du Sud, pour avoir failli à son devoir de protection des civils.
Après l'arrestation de M. Afandi, le rédacteur en chef du journal Wazir Michael a démissionné pour tenter d'apaiser la situation avec les services de sécurité, et le quotidien n'a plus été publié depuis, a précisé le CPJ.
El-Tabeer n'a commencé à être publié que début décembre 2015, après qu'un autre journal dirigé par M. Michael, Al-Rai, a été contraint de cesser sa parution par les services de sécurité.
"Aucun journaliste ne devrait être emprisonné pour avoir fait son travail, qui inclut le droit de publier des observations critiques concernant des personnalités publiques et des institutions", a objecté le CPJ.
Les défenseurs des droits de l'Homme ont maintes fois accusé les services de sécurité sud-soudanais de chercher à museler les médias, en adoptant des mesures répressives qui empêchent tout débat sur la manière de mettre fin à cette sanglante guerre civile.
Sept journalistes ont été tués en 2015 au Soudan du Sud, la plupart après avoir été pris dans les combats. Mais l'un d'entre eux a été tué en août dans ce qui ressemblait à une attaque ciblée.
Le Soudan du Sud figure au 125e rang sur 180 pays dans le classement de Reporters sans frontières (RSF) sur la liberté de la presse.
Le Soudan du Sud a proclamé son indépendance en juillet 2011, sur les ruines de décennies de conflit avec Khartoum, avant de replonger deux ans et demi plus tard dans la guerre en raison de dissensions politico-ethniques au sein de l'armée, alimentées par la rivalité à la tête du régime entre le président Salva Kiir et son ancien vice-président Riek Machar.
Le conflit, marqué par des atrocités attribuées aux deux camps, a fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de 2,2 millions de personnes de chez elles.
Avec AFP