Cette arrestation a été suivie d’un mouvement spontané dans la ville de Sokodé . Des jeunes, réclamant la libération de l’imam, ont posé des barricades sur la nationale N1, et brulé des pneus sur la voie publique.
Des bâtiments publics, notamment la Poste et le siège de Togotélecom dans la ville, seraient saccagés. Des domiciles privés de certains cadres du parti au pouvoir seraient également la cible des manifestants.
Comme d’habitude pour contenir la manifestation, les forces de l’ordre usent du gaz lacrymogène, en vain.
C’est sans compter avec la détermination des jeunes de la ville qui ne demandent que la libération du leader religieux.
A Agoè, une banlieue de Lomé où réside une forte communauté native de Sokodè, s'est aussi embrasée avec des barricades, pneus brulés et des bâtiments publics pris pour cible.
Rappelons que depuis les manifestations du 19 aout dernier, Sokodè est devenu le fief de la contestation.
Début septembre, le gouvernement avait tenté un geste d'apaisement en soumettant au vote du Parlement un projet de réforme constitutionnelle prévoyant notamment la limitation à deux mandats présidentiels.
Mais l'opposition a boycotté le vote du texte, dénonçant un texte allant à l'encontre de ses revendications, n'étant pas rétroactif, ce qui permettrait au président de briguer deux nouveaux mandats à partir de 2020.
La modification de la Constitution - basée sur le projet de loi du gouvernement - fera donc l'objet d'un référendum "d'ici à la fin de l'année" selon une source proche de la présidence.