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Tension aux funérailles d'un colon tué en Cisjordanie


Colonie israélienne orthodoxe de Revava, près de Naplouse en Cisjordanie, le 22 octobre 2016.
Colonie israélienne orthodoxe de Revava, près de Naplouse en Cisjordanie, le 22 octobre 2016.

L'armée israélienne a déployé ses forces autour de Naplouse en Cisjordanie, à la recherche des meurtriers d'un rabbin.

Les soldats ont installé des checkpoints aux entrées et sorties de Naplouse, contrôlant méticuleusement les identités et fouillant les véhicules arrêtés en de longues colonnes.

L'armée a aussi mobilisé des renforts pour prendre part à la chasse à l'homme mais aucune arrestation n'avait été rapportée dans l'après-midi en lien direct avec le meurtre.

Le rabbin Raziel Shevah, 35 ans, a été tué par balles mardi soir alors qu'il circulait dans sa voiture près de la colonie de Havat Gilad où il vivait. Un véhicule s'est porté à sa hauteur avant que ses occupants n'ouvrent le feu, ont rapporté les médias israéliens. Au total, 22 impacts de balle ont été dénombrés.

Des responsables israéliens ont dénoncé un acte commis par des Palestiniens dans un contexte de fortes tensions persistantes entre les deux parties.

Les Brigades Ezzedine al-Qassam, la branche armée du mouvement palestinien Hamas, ont salué l'attaque. Le Hamas contrôle la bande de Gaza séparée de la Cisjordanie par le territoire israélien.

Des centaines de personnes ont enterré Raziel Shevah à Havat Gilad, conformément à ses vœux, selon sa famille.

Située à quelques kilomètres de Naplouse, Havat Gilad est une colonie dite "sauvage", c'est-à-dire illégale non seulement aux yeux du droit international mais aussi de la loi israélienne.

Les enterrements dans les colonies "sauvages" sont extrêmement rares, compte tenu de leur statut, et Raziel Shevah est le premier habitant de Havat Gilad à être inhumé sur place, selon ses proches.

"Vengeance, vengeance", ont scandé des dizaines de jeunes, interrompant le discours du ministre de l'Education Naftali Bennett, ardent défenseur de la colonisation, venu représenter le gouvernement aux obsèques.

"La meilleure vengeance, c'est de construire", a-t-il répondu, c'est-à-dire de poursuivre la colonisation. S'adressant au Premier ministre Benjamin Netanyahu, il a joint sa voix à celle de plusieurs ministres pour l'appeler à "légaliser" Havat Gilad.

Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman a indiqué avoir ordonné à ses services d'examiner la possibilité de "légaliser" Havat Gilad, habitée par des colons convaincus que la Cisjordanie est une terre juive pour des raisons religieuses et historiques.

Environ 400.000 colons israéliens mènent une coexistence conflictuelle avec 2,6 millions de Palestiniens en Cisjordanie.

L'assassinat de Raziel Shevah a attisé les flammes, y compris côté américain, contre l'Autorité palestinienne -qui fait office de gouvernement dans les zones de Cisjordanie sous son contrôle- à laquelle les Israéliens reprochent de soutenir financièrement les auteurs d'attentats emprisonnés ainsi que leurs proches, encourageant ainsi les violences.

"Le Hamas tresse les louanges des meurtriers et les lois de l'Autorité palestinienne vont récompenser financièrement" les auteurs de l'attaque, a tweeté l'ambassadeur américain en Israël, David Friedman, selon qui "il ne faut pas chercher plus loin pourquoi la paix est absente".

Le ministère israélien de la Défense a publié mardi des chiffres selon lesquels l'Autorité palestinienne a versé en 2017 1,2 milliard de shekels, soit 7% de son budget annuel, aux auteurs d'attentats emprisonnés par Israël et à leurs familles.

Un Palestinien condamné de trois à cinq ans de prison reçoit l'équivalent de 600 dollars par mois, un autre qui purge une peine de 20 à 35 ans a droit à 2.900 dollars jusqu'à la fin de sa vie. Selon le ministère israélien, le salaire moyen en Cisjordanie est de 600 dollars.

Le ministre de la Défense a indiqué dans un communiqué qu'il allait présenter un projet de loi permettant à Israël de soustraire le total de ces aides de l'argent qu'Israël reverse à l'Autorité palestinienne au titre des taxes prélevées sur les biens destinés aux territoires palestiniens.

Malgré les pressions, l'Autorité palestinienne a toujours refusé de mettre fin à ces paiements.

Avec AFP

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