"La population en a marre, il risque d'y avoir des débordements", a averti jeudi un proche de l'association des commerçants du PK5, l'ACK, pointant du doigt la présence des groupes armés dans le quartier et l'inaction, selon lui, de l'ONU.
La semaine dernière, l'ACK avait lancé un ultimatum à la Minusca pour qu'elle démantèle les groupes autoproclamés d'autodéfense du PK5, accusés de violences et d'exactions envers les commerçants et la population. "L'ACK (…) se propose dans un proche avenir d'organiser avec toute la population du 3e arrondissement une marche contre la Minusca pour la non-protection des personnes et des biens", selon un communiqué.
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L'annonce de cette marche, reportée à plusieurs reprises, fait suite à une série de violences des groupes armés du PK5, qui tentent d'intimider les commerçants, selon eux, depuis que ces derniers ont décidé, le 18 janvier dernier, d'arrêter de payer les groupes armés qui monnayent leur "protection".
Dans la nuit de mercredi à jeudi, des hommes d'un des groupes, dirigé par le chef surnommé "Force", se sont rendus au domicile du président de l'ACK, qui n'était pas sur place, avant d'en être chassés par des habitants du quartier.
A la mi-février, un commerçant avait été abattu par des membres d'un autre groupe d'autodéfense, surnommé "50/50", à la suite du non-versement du droit de déchargement - exigé par ces groupes - d'un camion transporteur, selon l'ACK.
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Le lendemain, deux femmes de la famille du défunt, qui manifestaient avec d'autres personnes du quartier devant la base de ce groupe, ont été blessées par balle, selon la même source.
Mardi, l'ACK et la Minusca se sont rencontrées. "Des mesures ont été récemment prises en vue de sécuriser les points de chargement et de déchargement des camions", a tenu à rappeler le porte-parole de l'ONU en RCA, Vladimir Monteiro, qui a mis en garde les groupes armés en disant qu'ils devront répondre de leurs actes criminels.
A la fin janvier, les commerçants avaient déposé une vingtaine de plaintes contre les groupes d'autodéfense et demandé à l'Etat et à la Minusca le démantèlement de la quinzaine de bases occupées par ces groupes.
Avec AFP