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Tension après une fusillade et l’incendie d'une quinzaine de boutiques au PK5 à Bangui


Débris des boutiques brûlées lors d’une attaque d’hommes armés, au PK5, Bangui, 18 janvier 2018.
Débris des boutiques brûlées lors d’une attaque d’hommes armés, au PK5, Bangui, 18 janvier 2018.

Les commerçants du secteur ont demandé aux autorités de mettre hors d'état de nuire les groupes d'auto-défense accusés d'avoir incendié mercredi une quinzaine de maisons provoquant au moins deux morts et une dizaine de blessés dans le grand quartier musulman du Pk5, un quartier de Bangui, la capitale centrafricaine, selon le correspondant de VOA Afrique

La tension était encore vive dans le quartier ce jeudi

La veille, des hommes armés ont ouvert le feu et incendié une quinzaine de maisons provoquant au moins deux morts et une dizaine de blessés dans le grand quartier musulman du Pk5, un quartier de Bangui, la capitale centrafricaine.

Des commerçants font le constat de ce qui reste de l’incendie de leurs boutiques, au PK5, Bangui, 18 janvier 2018. (VOA/Freeman Sipila)
Des commerçants font le constat de ce qui reste de l’incendie de leurs boutiques, au PK5, Bangui, 18 janvier 2018. (VOA/Freeman Sipila)

En guise de protestation, la quasi-totalité des boutiques n'ont pas ouvert leurs portes jeudi au grand marché.

Tous les commerçants se sont réunis à la mairie du 3e arrondissement pour exiger le démantèlement de tous les groupes armés se réclamant auto défense du secteur.

"Il faut traduire les auteurs des crimes à la justice. Les commerçants demandent aussi à Minusca (Mission des Nations unies en Centrafrique) et au gouvernement ce qu’on appelle les groupes d’auto-défense dans le PK5 ", indique Abdoul Salam, le porte-parole des commerçants.

Les commerçants envisagent par ailleurs, la cessation de toute activité ce vendredi pour insister sur leur revendication. Décision saluée par Algoni, conseiller à la mairie du 3e arrondissement.

"Ceux-là, ce ne sont pas des groupes d’auto-défense, mais des bandits. Les déloger, c’est légal. Donc, la demande des commerçants est légale. Nous avons demandé cela plusieurs fois, mais ça n’a jamais abouti. Il y a même une plainte au tribunal contre ces bandits", affirme M. Algoni.

Au cours de la fusillade qui a éclaté mercredi suite à une bagarre, les hommes armés, dit auto-défense du secteur ont brûlé près d'une vingtaine de boutiques. Un acte inhumain, déplore Bernadette Mboulou député du 3e 1.

Elle appelle le gouvernement et la Minusca à prendre leurs responsabilités face à ces agissements.

Assemblée générale des commerçants du PK5 devant la Mairie du 3e arrondissement, Bangui, jeudi 18 février 2017. (VOA/Freeman Sipila)
Assemblée générale des commerçants du PK5 devant la Mairie du 3e arrondissement, Bangui, jeudi 18 février 2017. (VOA/Freeman Sipila)

"Nous ne pouvons pas continuer dans ce sens parce qu’on a trop souffert. C’est une histoire qui perdure depuis 5 ans et les fils de cette circonscription en meurent presque tous les jours. C’est leur richesse. Vous voyez le PK5, c’est le poumon de l’économie du pays entier. Et le gouvernement sera obligé d’intervenir parce si ces gens qui ont tout perdu n’exercent plus, c’est un manque à gagner", se plaint à VOA Afrique Mme Mboulou.

Face aux agissements des groupes armés, certains habitants s'interrogent sur le rôle des casques bleus, qui pourtant sont les seuls, autorisés à veiller sur ce secteur en plein cœur de la capitale.

Pour sa part, la Minusca affirme que des dispositions sont prises pour renforcer non seulement la sécurité au Pk5, mais dans toute la ville de Bangui.

Les pertes liées à l'incendie de magasins mercredi au Pk5 sont estimées à plusieurs centaines de millions de FCFA.

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